Intervention de Godefroy Beauvallet

Mission commune d'information sur l'accès aux documents administratifs — Réunion du 16 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de Mm. Benoît Thieulin président du conseil national du numérique godefroy beauvallet vice-président jean-baptiste soufron secrétaire général Mme Mathilde Bras rapporteur adjoint et M. Dimitri Barclais rapporteur adjoint stagiaire

Godefroy Beauvallet, vice-président du Conseil national du numérique :

L'essentiel des usages du numérique reste encore à inventer. Il faut donc apprendre en permanence à s'adapter et contribuer à inventer les formes du numérique ; à défaut, elles s'imposeront à nous. Il n'y a aucune fatalité : chaque fois que l'on apprend, on conquiert de la puissance d'agir. La formation des élites publiques est à cet égard particulièrement importante. Elle pourrait notamment prendre appui sur l'Institut des hautes études scientifiques dont les travaux sont remarquables et les propositions mériteraient d'être mieux relayées. La recherche doit en effet irriguer la décision publique et les fonctionnaires de connaissance ont un devoir de participation.

L'inquiétude sur l'infaillibilité des dispositifs est forte et soulève la question de la part d'ombre nécessaire dans toute démocratie : la décision publique doit être transparente, et il faut y travailler, mais les individus ont droit à l'opacité pour eux-mêmes, ce qui est bien l'inverse du totalitarisme. Les grands régimes totalitaires, qui recherchaient la transparence des individus, ont d'ailleurs été victimes de leur opacité, qui les a conduits à des erreurs et à leur effondrement final. Au lieu de placer les données publiques sous la garde des fonctionnaires, il est préférable de les ouvrir, ce qui peut être la meilleure protection des personnes : l'introduction de nouveaux champs dans la carte nationale d'identité, - par exemple la religion -, susciterait ainsi des réactions immédiates.

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