Le projet de loi reprend les dispositions forestières de la loi de finances pour 2014 et de la loi de finances rectificative de l'an dernier. La dotation financière du fonds stratégique de la forêt et du bois constitue l'avancée principale de la loi de finances. Elle a rendu un peu d'optimisme aux forestiers, échaudés par la disparition du fonds forestier national, il y a dix ans, qui a entraîné une diminution des plantations et explique en partie la mauvaise mobilisation des ressources de la filière bois.
Vous avez évoqué les exportations de bois brut et l'importation de produits finis. Vous touchez là un problème complexe. La forêt française produit trop de feuillus et pas assez de résineux. Toute incitation à l'usage de bois de construction se traduit par une augmentation des importations car les bois de construction sont des résineux. Il serait intéressant de mettre en place des recherches approfondies pour valoriser l'utilisation des feuillus.
Le projet de loi réorganise la gouvernance en précisant que des orientations nationales devront être adoptées tous les dix ans et déclinées régionalement. Ce rappel est important. On ne peut traiter les landes de Gascogne comme les massifs forestiers alpins.
Le fonds stratégique de la forêt et du bois constitue le moteur financier de la politique forestière. Il conviendrait de réfléchir aux voies et moyens à mettre en oeuvre pour qu'il accompagne les orientations nationales de production. Cet aspect n'est pas assez creusé dans le projet de loi. Nous devons réfléchir à la permanence de ce fonds stratégique. Comme vous, nous y sommes favorables, afin d'éviter les aléas budgétaires annuels, cela étant dit sans animosité vis-à-vis de Bercy, fidèle à sa réputation, sous la gauche comme sous la droite. Les propositions visant à regrouper la gestion des petites propriétés sont bonnes ; elles peuvent être améliorées.
Je mettrai un bémol à mon appréciation globalement positive : il concerne la desserte des massifs forestiers morcelés. Le schéma départemental d'accès aux forêts est insuffisant ; il devra être enrichi. En ma qualité d'ancien président de conseil général d'un département forestier et montueux, j'estime que les conseils généraux ne doivent pas être chargés d'une responsabilité qui ne leur incombe pas.