La loi que nous allons examiner a le mérite d'exister. Est-elle une loi d'avenir ? N'est-elle pas plutôt une loi d'adaptation ? La ferme France pourra-t-elle nourrir 10 millions d'hommes de plus ? Sera-t-elle plus compétitive face à l'Amérique du Sud ou même à nos voisins allemands ? Les conditions de vie des agriculteurs, en particulier des éleveurs, sera-t-elle meilleure en 2020 ou 2030 ? Je ne comprends pas qu'elle ne prévoie rien sur l'aménagement foncier, la restructuration des exploitations. Des agriculteurs parcourent 10 à 15 kilomètres sur leurs tracteurs pour rejoindre des terres éloignées. Pourquoi ne pas restructurer comme nous l'avions fait avec les premiers remembrements il y a 30 ou 40 ans ? C'est capital pour l'environnement, au regard de l'énergie perdue sur les routes.
Je ne suis pas défavorable au bail environnemental, sauf pour les jeunes qui seront amenés à accepter n'importe quelles conditions. L'évolution de l'élevage m'inquiète : le cheptel ovin diminue de 30 %, le cheptel bovin de 11 %, comme l'abattage des volailles. Je salue ce que fait la PAC et ce que vous avez annoncé pour les bâtiments d'élevage ; mais est-ce suffisant pour redonner à ce pays la vocation de l'élevage ? Il faudra aussi éviter aux éleveurs de voir les cheptels menacés par les prédateurs. Comment obliger la grande distribution à s'approvisionner davantage en France ? Dans les cantines scolaires, 90 % de la viande consommée est importée !