Intervention de Bruno Sido

Commission des affaires économiques — Réunion du 4 février 2014 : 1ère réunion
Avenir pour l'agriculture alimentation et forêt — Audition de M. Stéphane Le foll ministre de l'agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt

Photo de Bruno SidoBruno Sido :

Ce projet oublie les zones intermédiaires : ce croissant du nord-est au sud-ouest de la France, peu fertile, au climat difficile et à la terre caillouteuse, peu épaisse, couverte parfois de forêts. La mesure agro-environnementale rotationnelle de quatre cultures au minimum permet de la retrouver. Vous nous avez vanté la transparence - qui est plutôt une translucidité - et les 52 hectares de la PAC... D'où sortent-ils ? Est-ce une paresse intellectuelle, pour ne pas se fonder sur le résultat économique ? Un hectare ne veut rien dire en soi : on peut vivre sur un hectare ici en faisant du maraîchage, mais pas là en faisant de l'élevage extensif comme en Lozère.

Vous n'avez pas retenu, dans une période de chômage massif, qu'il y a des salariés en agriculture. Mon département en compte 500 ; ce n'est pas rien ! Il faut parler du social. Les agriculteurs n'ont pas vocation à être des sous-smicards : il ne faut pas, sous prétexte qu'ils sont des patrons, oublier qu'ils ont droit à une qualité de vie, et donc à un revenu - qu'il ne faut pas confondre avec le bénéfice agricole, grevé de tous les investissements qu'il leur faut consentir. Ce croissant infertile, fragile, se caractérise par des revenus faibles et aléatoires : catastrophiques les années de grande pluie ou de sécheresse, corrects si le temps est clément, sans pour autant atteindre les revenus de la Brie, la Beauce ou la Champagne crayeuse.

Avec les syndicalistes agricoles, que j'accompagnais, nous l'avons dit à vos services : ces zones sont sacrifiées ; aucun compte n'est tenu de leur caractère équilibré, non intensif, comme en Bretagne, alors qu'on y produit du lait, de la viande, des céréales, avec des assolements respectueux de l'environnement, et qu'on trouve dans ses rivières des écrevisses à pieds blancs, marqueurs écologiques de la qualité de l'eau... L'article premier comporte un paragraphe VI, probablement ajouté par l'Assemblée nationale, qui mentionne la montagne - son lobby est bien organisé - et c'est très bien. Merci d'ajouter un paragraphe VII sur les zones intermédiaires.

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