Intervention de Christian Bataille

Commission des affaires économiques — Réunion du 5 février 2014 : 1ère réunion
« les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels » — Audition de M. Jean-Claude Lenoir sénateur et M. Christian Bataille député sur le rapport fait au nom de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques opecst

Christian Bataille, rapporteur :

Le recours à une méthode sans fracturation, pour la production de gaz de houille, illustre la vigueur de l'économie américaine. Ce gaz a été pendant longtemps perçu comme dangereux par l'industrie minière, étant à l'origine des « coups de grisou ». Toutefois, il est récupéré depuis des décennies en Lorraine et dans le Pas-de-Calais, et constitue aujourd'hui l'une des plus importantes sources d'énergie au niveau mondial. Emprisonné dans des couches profondes de charbon, à 2 000 mètres de profondeur environ, il ne nécessite pas de fracturer le bloc, celui-ci présentant des failles naturelles, mais requiert une phase de vérification préalable.

Les techniques employées pour l'extraction du gaz de houille présentent des différences avec les techniques employées plus généralement pour la production des hydrocarbures non conventionnels ; elles ne rendent pas nécessaire, notamment, le recours systématique au forage horizontal, ni à la fracturation hydraulique. Les États-Unis et l'Australie, dans la région du Queensland, y procèdent. La gestion industrielle est ensuite des plus classiques.

Les perspectives sont prometteuses. La société EGL mène actuellement des expérimentations en Lorraine et, dans une moindre mesure, dans le Pas-de-Calais, où l'on estime que 10 % du charbon a été exploité par le passé et où quatre demandes de forage ont été déposées. Les élus et la population, de par leur culture minière, acquiescent au développement de ces activités.

Nous avons souhaité revenir sur les progrès substantiels réalisés en matière de fracturation hydraulique. Notre pays en est resté à une vision ancienne, celle d'exploitations de gisements par des propriétaires individuels aux États-Unis, mais aussi celle, trompeuse, véhiculée par le film Gasland. Et ce alors que les Américains ont recours aujourd'hui à des techniques de forage qui ne sont pas nocives pour l'environnement.

Les entreprises françaises jouent cependant un rôle éminent dans cette industrie, dont elles fournissent de nombreux équipements. Sur notre territoire, les risques occasionnés seraient variables selon les régions. Nous sommes face à une technique évolutive qui doit être encadrée. Nous encourageons les autorités nationales à l'accompagner, au risque d'être distancées dans le développement d'une industrie source de prospérité.

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