Monsieur le sénateur, vous avez raison de le rappeler, l’ONDRP, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, a démontré que les cambriolages étaient responsables pour un tiers de la hausse du sentiment d’insécurité entre 2007 et 2012. On le comprend aisément.
Ce phénomène est européen, mais il touche tout particulièrement notre pays, du fait de ses caractéristiques géographiques. Pour lui faire face, j’ai fixé aux policiers et aux gendarmes, dont je veux saluer l’engagement, des objectifs pour l’année 2014. En partant de ce que nous avons déjà fait dans les zones de sécurité prioritaires, nous avons adopté une stratégie qui se veut la plus efficace possible. Vous en avez d’ailleurs rappelé un certain nombre d’éléments, qui se déclinent en fonction de la réalité départementale. C’est le cas, bien sûr, dans les Hauts-de-Seine.
Ce plan comprend quatre volets : une stratégie de police judiciaire ciblée sur les délinquants d’habitude et les filières ; l’occupation renforcée de la voie publique ; la protection des commerçants ; la mobilisation de tous les acteurs concernés.
Nous obtenons des résultats, de différents ordres. Surtout, nous réussissons à démanteler des réseaux qui proviennent de l’est de l’Europe ou des Balkans. Je pourrais citer l’opération qui s’est déroulée en Seine-et-Marne, qui a permis d’arrêter une bande composée d’une quinzaine d’Albanais, à qui l’on imputait 130 vols. Je pourrais également citer l’opération très spectaculaire qui a mené au démantèlement d’un réseau criminel très structuré, originaire de Géorgie. Ce dernier opérait surtout dans l’ouest de la France, où il est soupçonné d’avoir commis 2 000 vols et cambriolages.
C’est par ce type de mobilisation, c’est en s’attaquant à ces filières, que nous obtiendrons progressivement des résultats et que nous pourrons contrarier cette tendance à la hausse. Cette tendance, d’ailleurs je le disais dans ma réponse à Philippe Esnol, a été inversée en zone gendarmerie à la fin de l’année, puisque le nombre de cambriolages y a baissé de 1, 2 %. Elle a été contenue en zone police, puisque la hausse y est de 2, 6 %.
La dynamique est donc enclenchée. Elle nous invite non pas à nous féliciter, mais à poursuivre le travail. J’en suis convaincu, lorsque nous ferons baisser de manière significative le nombre de cambriolages, nous apaiserons aussi le sentiment très fort d’insécurité – que d’autres phénomènes, bien sûr, peuvent contribuer à expliquer – qui règne actuellement dans les territoires qui n’y étaient pas habitués et dans les zones urbaines.
En tout état de cause, vous pouvez compter sur mon engagement en la matière. Mais, ce travail, j’en ai la conviction, ne peut se faire que grâce aux efforts conjugués de l’ensemble des services de police, des élus et des citoyens, qui, eux aussi, sont mobilisés sur cette question fondamentale.