Intervention de Sophie Primas

Réunion du 13 février 2014 à 15h00
Questions cribles thématiques — Pratiques et réalités agricoles et code de la propriété intellectuelle

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Monsieur le ministre, m’éloignant quelque peu du sujet des semences, je souhaite attirer votre attention sur les moyens juridiques donnés à la lutte contre la contrefaçon de produits phytosanitaires.

Les importations parallèles et les fraudes aux pesticides sont de véritables fléaux, qui entraînent la diffusion de substances actives non autorisées sur notre territoire. Celles-ci peuvent mettre gravement en péril la santé des utilisateurs, avoir des effets dramatiques sur l’environnement et l’alimentation et causer un préjudice aux entreprises.

Dans le cadre de la mission commune d’information sur les pesticides, nous avons été alertés à de nombreuses reprises sur ce sujet, notamment lors d’une table ronde juridique tout à fait passionnante. Les intervenants ont mis en lumière l’existence de véritables trafics assimilables au grand banditisme, parfois basés dans des laboratoires clandestins.

La lutte contre ces réseaux passe naturellement par un renforcement de la coopération européenne, du soutien logistique et des possibilités de contrôle accordées aux équipes de police, de douane et de justice. Toutefois, en amont, une réflexion sur notre cadre juridique en la matière semble nécessaire, car l’attractivité de ces trafics est renforcée par le manque d’harmonisation de nos dispositifs nationaux. En effet, pour ce type d’infraction, le juge peut se référer à divers codes : le code de la propriété intellectuelle, le code rural, le code de l’environnement, le code de la consommation, ou encore celui des douanes.

Les sanctions encourues sont très variables. Ainsi, une peine maximale de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende est prévue dans le code rural ; elle est portée à cinq ans d’emprisonnement et à 500 000 euros d’amende dans le code de la propriété intellectuelle.

Pour constituer une réponse efficace aux réseaux de contrebande, il semble important d’ajouter qu’une telle harmonisation législative devrait se faire par le haut, afin que la sanction puisse représenter un signal judiciaire suffisamment dissuasif, face à un commerce illégal susceptible de procurer des gains tout à fait considérables.

Par conséquent, je vous demande, monsieur le ministre, de bien vouloir m’indiquer votre sentiment sur cette nécessaire harmonisation, ainsi que votre position sur un éventuel soutien à une initiative parlementaire de ma part allant en ce sens, dans le cadre de l’examen à venir de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

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