Intervention de Allain Bougrain-Dubourg

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 26 février 2014 : 1ère réunion
Audition de Mm. Antoine dulIn et allain bougrain-dubourg rapporteurs d'un avis du conseil économique social et environnemental cese sur « l'éducation à l'environnement et au développement durable tout au long de la vie pour la transition écologique » accompagnés de Mme Anne-Marie duCroux présidente de la section de l'environnement du cese

Allain Bougrain-Dubourg, co-rapporteur du CESE :

Nous sommes sensibles à votre présence alors que pendant trop longtemps, l'éducation à l'environnement et au développement durable a été le parent pauvre de l'éducation nationale, qui avait d'ailleurs brillé par son absence lors du Grenelle de l'environnement.

« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde » a dit Nelson Mandela. En ce début du XXIe siècle, le changement s'impose à nous avec les dérèglements climatiques, l'érosion de la biodiversité, les 9 milliards d'habitants sur terre d'ici 2050. Ces changements complexes doivent être compris de tous.

Nous avons pris le terme « éducation » au sens large, notamment en incluant l'information et la sensibilisation. L'éducation à l'environnement et au développement durable est une éducation à la complexité, à la solidarité et à la citoyenneté. Elle doit permettre à chacun de devenir un acteur responsable, capable de faire des choix pour inventer un nouveau mode de relation entre les hommes, et entre les hommes et la nature, et ainsi de dépasser une vision anthropomorphique de la planète.

L'éducation à l'environnement et au développement durable a planté ses racines hors du champ de l'école : les associations d'éducation populaire, les associations savantes, celles de protection de la nature et les mouvements de scoutisme furent les premiers à tenter de faire passer le message. De la sensibilisation à la nature, le périmètre s'est ensuite élargi aux enjeux environnementaux. En 1992, au sommet de la terre à Rio, on a mondialement mobilisé les énergies. J'avais à l'époque la naïveté de croire qu'aujourd'hui les problèmes seraient réglés, alors que nous n'en sommes qu'aux balbutiements.

Désormais, les différents acteurs se rassemblent à l'occasion d'assises territoriales et nationales. La dernière conférence environnementale qui a retenu le thème de l'éducation à l'environnement et au développement durable démontre l'importance de cette question.

Nous avons identifié trois obstacles à surmonter : le premier est de considérer que l'éducation à l'environnement et au développement durable s'adresse exclusivement aux enfants. Nous croyons en la formation tout au long de la vie. Le deuxième frein est de croire que les gestes simples ne répondent pas à la situation. Interrogeons-nous plutôt sur le sens à donner à ces actions ! Il faut favoriser le sens de l'émotion et de l'émerveillement. Nous devons réveiller nos sens et apprendre à toucher, caresser, sentir, écouter, que l'on soit riche ou pauvre. Enfin, nous devons prendre en compte les intérêts, parfois contradictoires, du fait de l'interdépendance des enjeux.

Nous avons rédigé notre avis comme une boîte à outils permettant une action volontariste de l'État, des collectivités territoriales, des entreprises, des associations, des élus et du ministère de l'éducation nationale.

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