Intervention de Ahmed Hamadi

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 19 février 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Patrice Weisheimer secrétaire général du syndicat de l'éducation populaire sep-unsa Mm. Ahmed Hamadi et bouziane brini de l'union des syndicats des personnels de l'animation des organisations sociales sportives et culturelles uspaoc-cgt ; mmes catherine sergent secrétaire générale adjointe en charge de l'animation et béatrice beth-desmazieres du syndicat national des artistes et des professionnels de l'animation du sport et de la culture snapac-cfdt

Ahmed Hamadi, des organisations sociales, sportives et culturelles (USPAOC-Cgt) :

Nous sommes d'accord pour tenir compte de la chronobiologie et améliorer les apprentissages des enfants. Mais, pour cela, nous devons travailler sur la globalité du temps de l'enfant. On ne peut pas séparer d'une part le temps de l'éducation nationale, d'autre part tous les autres temps de l'enfant. Cela n'a pas de sens.

Bien sûr, nous désapprouverons la surconsommation d'activités. Nous constatons, comme vous, que certains enfants arrivent très tôt le matin à l'école pour en repartir très tard le soir. Mais la réforme des rythmes scolaires n'y change rien. Et elle a pour conséquence néfaste de renvoyer les femmes à la maison.

Bien sûr, il existait des inégalités entre les territoires avant la réforme. Mais elle les accentue ! Cette réforme met la pression sur les communes pauvres et laisse aux seules communes riches le développement d'une offre de qualité. Comment financer et mettre en place trois heures périscolaires de plus lorsqu'on est une collectivité surendettée ?

Je soutiens qu'il n'y a pas eu de concertation. Les caisses d'allocation familiales (CAF) ont été associées très tard. La preuve en est qu'elles n'avaient pas prévu initialement de financement et qu'aujourd'hui elles doivent prélever sur d'autres actions les fonds qu'elles consacrent à l'accompagnement de la réforme des rythmes scolaires. C'est préjudiciable à la politique d'action sociale.

Les PEDT nous imposent d'organiser plus d'activités éducatives mais sans les moyens adéquats. Dans ces conditions beaucoup de communes se contenteront d'une simple garderie.

Je termine mon propos pour dire que c'est l'animateur qui paiera les pots cassés, mais aussi les enfants dont la sécurité est en jeu. Nous demandons l'abrogation des textes réglementaires qui permettent de payer les animateurs au lance-pierre par dérogation au droit commun. C'est de l'esclavagisme moderne !

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