Notre organisation a bien été invitée à la Sorbonne ainsi qu'aux séances de travail au CNEPJ sur les taux d'encadrement. D'ailleurs, j'observe que la loi de refondation de l'école de la République n'a pas été examinée pour avis par le CNEPJ alors qu'elle entre pour partie dans le champ de ses compétences. Nous considérons qu'il y a eu passage en force pour l'arrêté de décembre dernier assouplissant l'encadrement. Nous constatons également des vices de forme. Il existe de vrais problèmes de coordination et de concertation au niveau du pôle ministériel éducatif au sens large.
Nous souhaitons la création d'un fonds de péréquation entre les communes pour lutter contre les inégalités. Il pourrait être financé par une hausse de la taxe sur les transactions financières.
Sur la question du « productivisme », ce n'est pas que nous voulons imposer toujours plus d'activités aux enfants. Absolument pas ! L'animateur est un professionnel de l'éducation qui travaille à partir d'un projet pédagogique construit et réfléchi. L'animateur est donc en capacité de savoir si l'enfant dont il a la charge a besoin de rêver ou de se détendre à tel ou tel moment de la journée.
Marcel Gauchet soutient qu'il faut à la fois instruire et éduquer en dépassant l'antagonisme artificiel entre ces deux notions. C'est une idée que nous partageons, alors que l'éducation nationale a déserté les enjeux de socialisation et de construction du citoyen. Ce n'est donc qu'en oeuvrant à l'émergence d'une véritable coéducation sur les territoires que nous pourrons enrichir l'action de l'éducation nationale et remplir ces missions fondamentales aujourd'hui négligées.
Les enseignants sont imposés à l'enfant alors que les animateurs sont choisis par l'enfant. Dans un contexte d'affaiblissement de l'autorité verticale, les activités périscolaires peuvent être un foyer de renouveau de la relation éducative.