Je parlerai à partir de mon expérience d'élu et d'enseignant. Les collectivités territoriales ont fait dans leur ensemble de gros efforts pour l'éducation ces dernières années, notamment par des créations de postes dans leurs services chargés de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Rappelons-nous les années 1970 où il n'y avait même pas de garderie et où l'enseignant, avec ses élèves, devait s'occuper de chauffer la salle et de faire le ménage. C'est la pression sociale qui a abouti à la création des garderies pour permettre aux familles de travailler.
N'oublions pas non plus que certains enfants arrivent à 7h30, déjeunent à la cantine et ne repartent chez eux qu'à 18h30. Les journées d'école sont très longues et les fatiguent considérablement. Dans ce type de situation, les enfants sont peu en contact avec leurs parents, ce qui nécessite de compenser ce déficit par une action collective résolue si nous voulons lutter contre l'échec scolaire. Il n'est pas certain que les trois heures de TAP suffiront à cela.
J'étais favorable aux cours le samedi matin, mais il a fallu tenir compte de la situation des familles monoparentales. Par ailleurs les week-ends prolongés n'apparaissent pas favorables à l'apprentissage des enfants.
Enfin, la réforme se met en place dans un contexte budgétaire très difficile. Elle sera nécessairement contrainte par la super-austérité imposée aux collectivités à partir de 2015.