Intervention de Danièle Carlier

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 26 février 2014 : 1ère réunion
Audition de Mme Danièle Carlier adjointe au maire de creil et de M. Philippe Raluy directeur général des services pour l'association ville et banlieue

Danièle Carlier, adjointe au maire de Creil :

L'association Ville et banlieue, qui regroupe 120 villes, comporte un groupe de travail sur les premières applications de la réforme des rythmes scolaires, qui compte une vingtaine de participants. Pourquoi certaines communes ont-elles déjà appliqué cette réforme ? Pour éviter une polémique lors des municipales ou par conviction de son intérêt pour les enfants. Une concertation a eu lieu avec les inspecteurs de l'Éducation nationale ou avec les enseignants, ainsi qu'avec les parents. Toutes les villes ont choisi le mercredi, le samedi restant libre. Les temps d'activités périscolaires (TAP) prennent souvent place après l'école, pendant trois quarts d'heure ou une heure, voire une heure et demie s'ils n'ont lieu que deux jours par semaine. Les horaires, en tous cas, sont stables. La proportion d'enfants inscrits aux TAP s'établit entre 75 % et 95 %.

Des difficultés sont apparues pour trouver du personnel d'encadrement : les animateurs formés sont rares, et l'ensemble des villes ont mobilisé des agents des structures municipales, auxquels se sont parfois joints des enseignants, ainsi que des associations. Aux personnels formés s'ajoutent des accompagnateurs, qui sont parfois des parents suivant une formation. La coordination des activités est effectuée par des référents, par école ou par quartier, souvent recrutés par les mairies. Le transport peut poser problème, ainsi que la différenciation des locaux : les enfants ont parfois du mal à se repérer. Outre la question de la sortie des élèves, il conviendrait de distinguer les maternelles, qui soulèvent des questions spécifiques. Les enseignants sont parfois impliqués, mais certains restent crispés sur leurs positions, ce qui gêne la coordination entre projet d'école et TAP. Les parents sont globalement satisfaits, sauf dans les écoles où les enseignants sont mécontents, ce qui les inquiète.

Le coût est compris entre 300 et 390 euros par enfant, ce qui n'est pas négligeable même avec l'aide de l'État. L'évaluation est faite par la Ligue de l'enseignement ou par des comités de pilotage, comme c'est le cas à Creil, où nous avons aussi des groupes de travail.

Comment fidéliser les animateurs, à qui l'on n'offre que quelques heures d'activité quotidienne ? Toutes les villes ont mobilisé les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). Il conviendrait de faire évoluer le statut des vacataires. La coordination des projets d'école aux TAP mérite de progresser. Les parents s'interrogent sur le mercredi et sur le samedi, même si pour beaucoup de familles recomposées, la libération du samedi est bienvenue. Enfin, il est nécessaire de pérenniser le financement.

À Creil, nous avons choisi d'appliquer la réforme dès la parution du décret, afin que cela ne soit pas un sujet lors des municipales, et surtout pour lutter contre les inégalités tout en ayant une semaine plus équilibrée pour les enfants. Nous avons intitulé les TAP « donner envie de ». La concertation a été conduite par un comité de pilotage. Nous avons proposé aux Atsem d'être partiellement déchargés de leurs tâches de ménage pour s'occuper davantage des enfants : à deux exceptions près, tous ont accepté.

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