Nous abordons en réalité un nouveau continent qui recouvre tous les autres et où se joue non seulement la sécurité nationale - tout le monde s'accorde sur la nécessité de sécuriser les domaines vitaux -, mais aussi, ce dont on parle beaucoup moins, la vie concrète de nos concitoyens. De la sécurité nationale au petit appareil dont nous nous servons pour nous interconnecter, les enjeux sont imbriqués. Un des deux opérateurs cités va jusqu'à refuser de sécuriser les systèmes qu'il diffuse, sans doute par attachement à une conception « libertaire ». Mais comme toute la vie concrète passe par ces terminaux, les points de fragilité risquent de rendre vulnérables des systèmes beaucoup plus vastes. L'utilisation des comptes bancaires et de différentes données personnelles permet, par exemple, des activités d'intelligence économique.
Demain, ce seront les réfrigérateurs et tous les autres appareils domestiques qui seront interconnectés avec notre terminal. Nous pourrons tout contrôler à distance. Les ingénieurs prendront la relève des plombiers, qu'il ne sera même plus nécessaire de faire venir puisqu'ils pourront travailler à distance.
Le changement d'ère est encore plus important que celui qui a suivi l'apparition de l'automobile. Nous en sommes encore à une phase exploratoire qui devra s'accompagner d'une régulation forte, non pas pour contraindre les personnes mais pour organiser ce nouvel univers.