J'aborde ce point dans le rapport consacré à la traduction législative des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche que je viens de remettre au Premier ministre. Une telle dualité est assez emblématique de la situation française, même s'il ne faut pas la généraliser. Entre les écoles d'ingénieur et les universités, les cultures demeurent malgré tout différentes. La seule question de la reconnaissance du doctorat montre toute la difficulté qu'il y a à traiter avec chacun des corps. Le niveau de coopération entre le civil et le militaire n'est pas optimal, ce qui pénalise notre pays par rapport à d'autres, comme les États-Unis, où les deux types de recherche sont totalement intégrés. J'aurai l'occasion d'y revenir dans le cadre des travaux qui prolongeront mon rapport.
M. Bruno Sido, sénateur, président de l'OPECST. Les systèmes dont nous parlons sont extraordinairement fragiles, puisque chacun trouve normal que l'on y entre comme dans une motte de beurre. Une telle fragilité me semble être une régression. Vous êtes passé de la Rome antique à la Première guerre mondiale, monsieur Malis, et peut-être aurait-il fallu parler du Moyen Âge. Mais j'évoquerai pour ma part la Seconde guerre mondiale, au cours de laquelle le système de cryptage allemand Enigma n'a jamais pu être percé, jusqu'à ce que les Alliés mettent la main sur un sous-marin en train de couler. Que penser de la robustesse des systèmes d'alors, par comparaison avec la fragilité de ceux d'aujourd'hui ?