Intervention de Philippe Warin

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 19 février 2014 : 1ère réunion
Atelier de prospective : « comment enrayer le cycle de la pauvreté ? »

Philippe Warin, directeur de recherche au CNRS, responsable scientifique de l'Odenore :

Nous ignorons s'il y a un non-recours des villes et un non-recours des champs. Les formes de non-recours peuvent néanmoins se recouper, mais avec des intensités différentes. Les effets de stigmatisation ne renverront pas, par exemple, aux mêmes questions ni aux mêmes enjeux selon les territoires.

Il est possible que les problèmes se concentrent dans les grandes villes, mais il faut être prudent dans ce domaine. Pour le milieu rural, nous avons travaillé dans les Alpes-de-Haute-Provence et avons constaté que les raisons se cumulaient et pénalisaient fortement les populations concernées. C'est ce qui a amené les organismes sociaux et les conseils généraux à penser des dispositifs d'actions « sortantes », pour aller au-devant des personnes, notamment en matière de santé.

Les territoires plus ruraux peuvent donc également présenter des facteurs d'aggravation de pauvreté, au regard de la question de l'accès aux droits et du non-recours.

Il est en outre possible que, sur les territoires ruraux ou moins urbanisés, se mettent en place des formes d'action collective, en particulier avec les systèmes collectifs de relais ou de maisons de service public, labellisés par la Datar par exemple, qui permettent d'ajuster au mieux les moyens. Effectivement, dans certains départements ruraux, nous constatons que des dispositifs viennent largement corriger ces formes de difficultés d'accès aux droits qui aggravent les phénomènes de pauvreté.

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