Je ferai un parallèle avec la musique de jazz : longtemps, il était le pré des seuls musiciens américains, puis il s'est régionalisé, des types de jazz sont apparus ici et là au point que l'on parle aujourd'hui d'un « jazz français » qui fait école - et que les jazzmen français sont très respectés, qu'ils travaillent partout dans le monde, en particulier aux États-Unis... De même les ingénieurs français travaillent-ils dans des entreprises américaines, au développement de l'Internet mondial.
Je crois que le problème de la gouvernance de l'Internet n'est pas dans le lien qu'entretient l'ICANN avec le gouvernement américain, mais dans les difficultés des États à laisser de la place au modèle multi parties prenantes ; on le voit par exemple au sein même de l'AFNIC.
La neutralité est un art difficile du fait même que les différentes parties prenantes n'ont pas les mêmes intérêts, ni toujours les mêmes valeurs - et c'est aussi pourquoi chaque atteinte au principe de neutralité fait peur, on l'a vu avec la loi Hadopi où la société civile heureusement a été entendue, faute de quoi nous serions allés dans le mur.