« J’ai été fier d’être son ministre de l’intérieur, comme socialiste, comme républicain et comme patriote.
« Dans des circonstances bien différentes, il y a soixante ans, un homme nous a montré la voie. Le mot d’ordre de Pierre Mendès-France – dire la vérité – m’oblige, nous oblige. La vérité est le premier principe de la démocratie. §Je dirai donc la vérité aux Français ; je la leur dois. Vérité sur la situation d’urgence de notre pays. Vérité sur les solutions qu’il faut y apporter.
« La France est à un moment de son histoire où il faut se concentrer sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est de redonner confiance aux Français dans leur avenir. Dire l’essentiel pour retrouver l’essentiel : la confiance des Français. Tel sera mon propos.
« Mesdames, messieurs, la réalité est là, et il faut la regarder, sans trembler. J’ai vu, j’ai écouté ces retraités qui, à l’issue d’une existence d’efforts, vivent avec une maigre pension ; ces ouvriers qui attendent, depuis trop longtemps, de pouvoir retravailler ; ces salariés précaires pour qui le quotidien n’est pas le travail, mais la survie ; ces patrons de PME, ces artisans, ces commerçants qui n’ont qu’une seule obsession : sauver leur activité pour sauver leurs équipes ; ces agriculteurs, attachés à leur exploitation, qui font face à l’endettement et aussi à une forme de solitude.
« J’ai vu ces visages fermés, ces gorges nouées, ces lèvres serrées...