Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 8 avril 2014 à 15h00
Politique générale — Lecture d'une déclaration du gouvernement

Laurent Fabius, ministre :

« Le reste proviendra d’une plus grande justice, d’une mise en cohérence et d’une meilleure lisibilité de notre système de prestations.

« Mais je ne veux pas casser la croissance, sinon nos déficits ne diminueront pas et le chômage ne sera pas réduit. Bien sûr, il faut redresser nos comptes publics, mais sans casser notre modèle social et nos services publics, sinon les Français ne l’accepteraient pas.

« Je suis favorable au respect de nos engagements et au sérieux budgétaire, pas à l’austérité !

« Ce nécessaire équilibre, nous allons à nouveau l’expliquer à nos partenaires européens. La reprise économique est là, mais elle est fragile. Nous devons l’entretenir comme un feu naissant et l’accompagner.

« Les efforts que nous faisons en matière de réduction de nos déficits, de réformes structurelles, de compétitivité des entreprises, de coût du travail, ne doivent pas être balayés par un niveau trop élevé de l’euro. Ce dernier est aujourd’hui 10 % plus cher qu’à l’été 2012, ce qui pèse évidemment sur nos exportations.

« La Banque centrale européenne mène une politique monétaire moins expansionniste que ses consœurs américaine, anglaise ou japonaise. Et c’est dans la zone euro que la reprise économique est la moins vigoureuse. Ce sujet, qui sera d’ailleurs au cœur des prochaines élections européennes, je veux l’aborder très directement. Il appartient en effet à l’Europe d’apporter des réponses concrètes aux attentes des peuples. Ce qui est essentiel, c’est de remettre l’Union européenne sur le chemin de la croissance au travers de politiques de grands investissements, des politiques pour l’emploi, notamment tournées vers la jeunesse. Sinon, tous les efforts de réduction des déficits seront vains. Et je ne veux pas que cette magnifique aventure européenne qui a uni notre continent perde son éclat et finalement sa logique. Je reste convaincu que la France ne peut pas se passer de l’Europe et que l’Europe ne peut pas se passer de la France. Et je suis très attaché à la solidité du couple franco-allemand. » §

« Notre indépendance financière passe aussi par des réformes de structures. La France est prête à ces réformes, et notamment à celle du “millefeuille territorial”. »

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