Un aspect insuffisamment reconnu de la question tient à une progressive spécialisation des filières académiques selon les sexes : en première année de droit, sur 500 étudiants dans l'hémicycle où j'enseigne, 300 au moins sont des filles et la féminisation est forte pour l'ensemble de la justice, y compris à l'École nationale de la magistrature (ENM). Est-il sain que dans notre société, la justice soit confiée surtout à des femmes, et l'industrie à des hommes ? Comment corriger une telle spécialisation ? La question n'est pas tant d'inverser les modèles culturels et les représentations - apprendre aux enfants que « Papa porte une jupe et Maman une salopette » - mais de réfléchir à ces questions, pour trouver des solutions.