Effectivement. C'était en 1999, j'attendais le client dans mon salon de massage quand tout à coup j'ai eu l'impression d'être sortie de mon corps, entre la vie et la mort ; j'ai voulu consulter mon médecin qui n'était pas disponible. Je me suis alors tournée vers une voyante : elle m'a écoutée, nous avons passé tout l'après-midi ensemble où elle m'a expliqué, avec ses mots à elle, que j'avais vécu une expérience de dissociation. J'ai appris par la suite que ce type d'expérience était fréquent chez les victimes de viol ou d'inceste.
Peut-on parler d'un « libre choix » ? J'ai à l'esprit trois exemples, qui vont tous contre cette idée. Je pense à un homme, en particulier : il s'est prostitué pendant un an et demi et est devenu séropositif. Pensez-vous que ce soit son choix ? Je pense à une femme de 37 ans, qui est entièrement tombée dans la prostitution. Elle est alcoolique et ne voit aucun moyen pour s'en sortir : croyez-vous qu'elle en soit satisfaite ? Je pense enfin à cette autre femme, qui a commencé par me dire qu'elle avait choisi de se prostituer, et qui se déclarait pour la liberté de faire ce qu'elle voulait - jusqu'à ce qu'en parlant davantage, elle s'effondre en larmes... Où voyez-vous la liberté dans tout cela ? Au mieux, il y a un discours sur la liberté, mais qui ne tient pas longtemps.