Intervention de Muguette Dini

Réunion du 17 avril 2014 à 15h00
Égalité réelle entre les femmes et les hommes — Article 5 quinquies C

Photo de Muguette DiniMuguette Dini :

Je ne suis pas sûre que nos collègues députés socialistes aient été bien inspirés en déposant un amendement visant à modifier l’article L. 2212-1 du code de la santé publique. Y avait-il un quelconque intérêt à rallumer le feu des passions de la loi Veil ? Je crois que non.

Aujourd’hui, une nouvelle rédaction de cet article nous est proposée. À titre personnel, je l’approuve. En effet, s’il a été nécessaire en 1975 de prendre des précautions et d’insérer dans le texte la « situation de détresse » pour faire passer la loi, on sait que, depuis lors, cette situation est, de fait, le lot de toutes les femmes qui ne souhaitent pas poursuivre leur grossesse. Comment pourrait-il en être autrement ? Être enceinte n’est pas anodin ; demander et obtenir une IVG non plus !

En est-on encore à considérer les femmes comme des irresponsables ? Ne peut-on leur faire confiance quand elles disent qu’elles ne peuvent pas ou ne veulent pas mener leur grossesse à terme ? Peut-on croire qu’il n’y a pas de détresse derrière cette décision ? C’est si évident qu’il n’est pas nécessaire de l’évoquer formellement.

Qui sommes-nous, législateur, médecin, et même conjoint, pour décider de ce qui est le mieux pour la femme qui demande une IVG ? Laissons les femmes prendre leur décision ! Le délai de réflexion et les difficultés qui leur sont actuellement imposées sont si dissuasifs qu’elles ont le temps de confirmer ou d’infirmer leur demande.

Je ne vois donc pas pourquoi il faudrait revenir au texte initial. À titre personnel, je voterai contre cet amendement !

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