Intervention de André Ferrand

Réunion du 7 décembre 2006 à 22h00
Loi de finances pour 2007 — Action extérieure de l'état

Photo de André FerrandAndré Ferrand :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, à cette heure, tout a été dit, ou presque. Cependant, compte tenu de l'intérêt du sujet, je voudrais encore revenir très brièvement, mais très concrètement, sur l'enseignement français à l'étranger. Dans ce domaine, j'aurais beaucoup de choses positives à dire.

Au premier chef, monsieur le ministre, je tiens à vous remercier de votre décision de demander à tous les postes d'élaborer, par établissement scolaire et par pays, un « plan école » à moyen terme. Cela étant, je suis obligé de constater que la prochaine année budgétaire risque de ne pas être facile pour l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger.

Certes, votre ministère n'est pas en cause puisque l'AEFE bénéficiera de la quasi-totalité de l'augmentation des crédits du programme 185. Je suis, moi aussi, conscient de la nécessité d'accomplir un effort collectif en matière de réduction de la dette publique.

C'est surtout au niveau de la réalisation de ses obligations nées de la dévolution d'une partie du patrimoine immobilier scolaire à l'étranger que l'Agence éprouvera des difficultés. Il va nous falloir l'aider à se montrer, comme on prend l'habitude de le dire, particulièrement « innovante », pour que notre réseau continue à se développer sans que le niveau de contribution des parents devienne insupportable.

Monsieur le ministre, il nous faut, si j'ose dire, « positiver ». Dans cet esprit, vous l'avez compris, les consignes adressées aux postes, sur vos instructions, par la direction générale de la coopération internationale et du développement, la DGCID, leur demandant de préparer, en concertation avec tous les acteurs publics et privés de nos communautés à l'étranger, un « plan école » à trois ans, représentent une avancée majeure.

Dorénavant, notamment s'ils bénéficient de l'implication personnelle de l'ambassadeur, comme cela doit être la règle, ces plans mobiliseront l'ensemble des forces vives de la communauté française, qui devra s'attacher à trouver des solutions pour soutenir le développement de nos écoles. Pour que cette opération soit une réussite complète et pour motiver tous les acteurs, vous devrez montrer votre intérêt personnel pour la question, monsieur le ministre. D'avance, je vous en remercie.

Le deuxième point pour lequel je sollicite votre appui concerne la nomination d'un vice-président du conseil d'administration de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, qui est issu de l'éducation nationale.

Vous le savez, cela faisait partie des recommandations préconisées. Même si la tutelle de l'Agence demeure sous la responsabilité de votre seul ministère, l'objectif est de faire en sorte que le ministère de l'éducation nationale redevienne, comme cela est naturel et comme il a d'ailleurs très heureusement commencé à le faire, de plus en plus concerné par le sujet et qu'il se comporte en partenaire, lui aussi partie prenante.

Je crois savoir que tout est prêt pour qu'une telle nomination soit officialisée. Seul subsisterait un petit problème d'ordre purement administratif et formel. Pourriez-vous, monsieur le ministre, faire en sorte qu'il soit réglé au plus vite ?

Si l'ensemble des établissements scolaires dans tous les pays méritent notre intérêt et notre soutien, il me faut cependant à mon tour attirer votre attention sur les difficultés particulières des élèves et des familles de nos établissements en Côte d'Ivoire et au Liban.

En ce qui concerne, d'abord, la Côte d'Ivoire, nos plus grands lycées, les plus emblématiques, c'est-à-dire Jacques-Prévert, Blaise-Pascal et Jean-Mermoz ont été pillés et n'ont pas été rouverts. En revanche, d'autres établissements, situés à des emplacements moins exposés, n'ont pas fermé et continuent d'accueillir les enfants de nos compatriotes qui n'ont pas quitté le pays ou qui y sont revenus.

Du fait de son départ officiel, l'AEFE a rompu sa convention, en particulier avec l'école Sévigné, entraînant de ce fait la suppression de l'homologation par l'éducation nationale. Aujourd'hui, malgré la difficile et incertaine situation politique, il est urgent d'organiser une mission sur place avec un double objectif : faire le point avec les acteurs et les familles et les éclairer sur ce qui peut être fait pour les aider ; au moins leur accorder le retour à l'homologation quand cela est pédagogiquement possible.

Quant au Liban, monsieur le ministre, nous saluons encore une fois l'efficace réactivité et la grande souplesse dont ont fait preuve, à tous les niveaux, sur place, tout d'abord, mais aussi à Paris, les équipes du ministère des affaires étrangères. Nous n'oublions pas non plus l'action de nos élus et de toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés, à leur poste, dans l'intérêt de tous.

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