Je tiens à féliciter Madame la Ministre, qui est soumise à de nombreuses variations depuis deux ans sur ces questions de réformes territoriales. Elle a beaucoup de mérite à nous supporter. Quant à André Vallini, son action montre bien son dévouement.
Je suis pour ma part président du département de l'Ain, mais je ne serai pas candidat à ma propre succession.
Un argument financier explique la volonté de suppression des départements. Cependant, en quoi les départements coûtent-ils cher ? Les structures intercommunales et départementales étaient en place durant les Trente Glorieuses, mais elles n'étaient pas réputées coûter trop cher à cette époque.
La création de la métropole lyonnaise, agrégeant les fonctionnaires des communautés alentour, nécessite une augmentation des salaires de ces derniers de 20 %. Si les fonctionnaires du département dépendaient de la région, leurs primes augmenteraient de 40 %. Il faudrait donc dire ce que l'on veut.
Je suis néanmoins d'accord : il convient de réduire le nombre de régions et de départements. Cependant, quelle société voulons-nous ? Souhaitons-nous que toutes les décisions soient prises dans les métropoles et que les fonctionnaires remplacent les élus ? Souhaitons-nous recentraliser au niveau des régions, laisser les citoyens prendre des initiatives, avoir des relations de proximité ? Je n'ai pas ces réponses pour l'heure, ce qui est regrettable.
Cette réforme nous est présentée avec des sondages annonçant que 60 % des Français souhaiteraient la disparition des départements. Si ces questions n'étaient posées qu'aux ruraux, les réponses seraient sans doute différentes. Les urbains doivent-ils décider du devenir des territoires ruraux, qui aspirent à des services publics dont ils ne disposent plus ?
Je suis prêt à aller dans le sens d'une modification, mais je souhaite obtenir des réponses aux vraies questions. Or, je ne suis pas en mesure d'expliquer aux 2 300 fonctionnaires de l'Ain à quoi ils serviront demain. Ces questions ont été passées sous silence, sous le prétexte flou de la modernité.
Dans la région PACA, entre la métropole niçoise, la métropole Aix-Marseille et celle de Toulon, que restera-t-il à la région ? Les métropoles sont venues bousculer les situations et je me demande dans ce contexte à quoi servent les régions, qui ne sont pas en charge de la proximité.
Mes réflexions sont peut-être iconoclastes mais elles touchent des sujets de fond. Je ne suis pas favorable à cette société urbaine dans laquelle les territoires ruraux s'apparenteront à des réserves d'indiens.