Monsieur le sénateur, ainsi présentée, notre démarche peut sembler contradictoire, mais il existe peut-être une autre façon de présenter les choses, en posant des questions simples auxquelles je vous répondrai simplement.
Oui, nous sommes favorables à des dispositifs d’apprentissage qui permettent, comme le sommet social l’a encore réaffirmé, à des jeunes gens d’entrer de façon précoce sur le marché de l’emploi. Ainsi, certains d’entre eux, j’en suis convaincu, peuvent se stabiliser par rapport à un monde professionnel particulièrement fermé, notamment à ceux qui n’ont pas pu ou pas souhaité développer leur formation dans le système scolaire.
Je suis d’ailleurs, à titre personnel, particulièrement intéressé par le sujet, puisque mon ancienne circonscription compte quatre établissements qui forment des apprentis.
Cela étant dit, je ne vois aucune contradiction entre la nécessité de développer l’apprentissage et l’ajustement d’un dispositif démographique au cœur même de la retraite par répartition.
Oui, les apprentis commencent tôt voire plus tôt que les autres à travailler. Oui, il est bon d’avoir un accès à l’apprentissage précoce. Dans ces conditions, compte tenu du nombre d’années de cotisations, ces apprentis seront nécessairement concernés par le dispositif « carrières longues ».
C’est la raison pour laquelle nous avons conservé le dispositif « carrières longues » mis en place en 2003. Nous avons souhaité qu’il soit renforcé, notamment avec un accès facilité pour les jeunes âgés de dix-sept ans.
Cette question ne doit pas prêter à polémique. Je suis en effet favorable à l’apprentissage, dans les conditions que vous avez décrites et que je fais très volontiers miennes. À travers la réponse que je viens de vous apporter, je ne vois rien de contradictoire, dans le dispositif « carrières longues », avec la possibilité d’allonger les curseurs démographiques. D’ailleurs, monsieur le sénateur, beaucoup d’apprentis bénéficient du dispositif « carrières longues ».