Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 14 mai 2014 : 1ère réunion
Examen du rapport

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Saluons le travail considérable de la MCI, sous l'impulsion de notre rapporteure. Il y a deux ans, j'avais exprimé notre crainte que cette réforme génère du flou, et surtout qu'elle nous éloigne de l'objectif principal : redonner du temps scolaire aux enseignants pour lutter contre l'échec scolaire, qui n'est pas une fatalité. C'est pourquoi je m'étais battue pour que l'expression « tous capables » figure dans la loi. Mes craintes subsistent et le nouveau décret m'inquiète, car il autorise une trop grande diversité de situations, qui peuvent générer encore plus d'inégalités. Sur le fond, il est nécessaire de revenir sur le retrait par Xavier Darcos des trois heures de temps scolaire hebdomadaire prétendument compensées par de l'aide personnalisée, au même moment où il supprimait, outre les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), 80 000 emplois et la formation initiale des enseignants. Il aurait été préférable de rendre ces trois heures et d'examiner plus avant la question des rythmes.

J'entends les arguments financiers ; mais je vois aussi que l'État mobilise 17 milliards d'euros de provisions pour les emprunts toxiques, des milliards d'euros pour le système bancaire et que l'évasion fiscale est considérable. Ne préfère-t-on pas utiliser les richesses disponibles pour l'enseignement ? Tout le monde veut aller de l'avant. Il y a un consensus pour rétablir les quatre jours et demi, mais il vole en éclat : les options des ministres semblent parfois incohérentes avec l'objectif de lutte contre l'échec scolaire. J'entends les discours des parents ; nous n'avons peut-être pas assez relevé le débat sur l'intérêt à préférer les cours le samedi matin...

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