L'AMF a effectivement reconnu que ses propres procédures étaient peu adaptées à la procédure d'enchères dans un cas comme le nôtre, où se mêlent une société cotée et une autre non cotée. Son président a instauré un groupe de travail sur ce sujet, auquel nous participons. Les critiques émises sont donc d'ordre technique, plutôt que sur le projet industriel.
Pour financer la fusion, nous recourons principalement à l'émission d'obligations ; ce n'est pas une première, puisque nous l'avons déjà fait en 2012, c'est même une pratique assez courante dans cette industrie, mais que nous réitérons ici à une échelle bien plus importante. Nous n'aurons pas à rembourser cette dette avant 2019-2020, c'est-à-dire avant la maturité de notre projet : nos charges financières devraient représenter la moitié de notre cash-flow, ce qui nous rendra assez robustes pour ne pas constituer une proie. Surtout que notre dette sera inférieure à la dette actuelle des deux entreprises, et que nous affichons l'objectif d'un ratio de 3, soit un niveau tout à fait standard dans le secteur. Dans notre pays, d'autres cibles potentielles sont, en fait, bien plus tentantes que nous ...
Numericable est une société française, cotée à Paris. Nous augmentons notre capital à Paris, sur Euronext. La fusion est une opération française, et le siège social du nouvel ensemble sera situé en France. Altice sera l'actionnaire de référence, avec 60 % du capital - c'est une société européenne, cotée à Amsterdam -, Vivendi aura 20 %, les 20 % restant seront sur le marché.
Quel développement projetons-nous au point de vue territorial ? Nous allons continuer à investir, puisque notre objectif de 15 millions de foyers pour 2020 implique l'implantation dans de nouveaux territoires. Cet objectif va même nous faire accélérer notre déploiement ; c'est justement parce que le rapprochement est un projet de croissance que nous pouvons l'envisager.
L'avenir est à la mixité technologique, nécessaire pour couvrir le plus grand nombre de foyers. Elle est envisageable techniquement ; d'ailleurs, cela se fait déjà en France et à l'étranger. Dans l'Ain, nous avons, à titre expérimental, appliqué la technologie du câble à de la fibre : cela fonctionne bien, démontrant qu'on peut offrir un service cohérent sur une infrastructure mixte. C'est l'avenir, et c'est la seule façon d'éviter le gaspillage, en valorisant les investissements déjà réalisés.
Faut-il ouvrir le câble à la concurrence et le réguler ? C'est à l'Autorité de la concurrence de le dire, mais aujourd'hui, nous sommes encore loin d'une position dominante qui pourrait le justifier ...