Intervention de Ronan Dantec

Réunion du 21 mai 2014 à 14h30
Débat sur le climat et l'énergie en europe

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Il faut en effet le souligner, une part très importante des ressources des grands fonds souverains et spéculatifs est alimentée, en plus de l’épargne des fonds de pension américains, par ces immenses masses financières que suscite l’achat, par les pays développés, des matières premières énergétiques dont ils ont besoin.

Cette dépendance aux énergies fossiles n’est évidemment pas non plus sans conséquence sur nos stratégies géopolitiques, tant nous devons ménager les pays exportateurs, avec, qui plus est, des différences notables de fournisseurs, donc des intérêts différents, entre les pays européens.

La crise ukrainienne est là aujourd’hui pour souligner cette dépendance et cette difficulté d’une stratégie européenne commune. Je crois néanmoins qu’un consensus existe aujourd’hui en Europe pour considérer que l’avenir économique du continent passe par la réduction de sa dépendance aux importations d’énergies fossiles et qu’il s’agit d’une priorité en termes d’emploi. Il s’agit donc de traduire cet objectif en une politique européenne de l’énergie, cohérente, volontariste et aux conséquences bénéfiques bien au-delà du champ de l’énergie.

Le deuxième enjeu est évidemment la réponse à la crise climatique, dont l’extrême gravité est plus visible chaque jour.

Le dernier rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a souligné que nous allions vers des événements extrêmes de plus en plus graves. Chaque semaine, l’actualité nous en donne des exemples : j’ai, moi aussi, une pensée pour ceux qui sont aujourd'hui touchés par les inondations en Bosnie.

Ce rapport précise particulièrement les graves conséquences du changement climatique sur la sécurité alimentaire dans les pays du Sud : « Tous les aspects de la sécurité alimentaire sont potentiellement affectés par le changement climatique ». La production de blé, de maïs et de riz devrait être touchée d’ici à la fin du siècle, quel que soit le niveau de réchauffement.

Soyons clairs, à ce niveau et avec cette rapidité, le changement climatique déstabilise profondément bien des pays, et pas seulement les plus pauvres. Il réduira tous les efforts de développement, aggravera tensions, guerres civiles et terrorisme. Ce n’est pas pour rien si ce sont les agences de sécurité et l’armée qui, aux États-Unis, sont les principaux défenseurs d’un accord climatique ambitieux.

Le troisième enjeu est la précarité énergétique, qui s’aggrave à mesure que le coût de l’énergie augmente. Aujourd’hui, quelque 3, 8 millions de ménages de France métropolitaine ont un taux d’effort énergétique supérieur à 10 % de leur revenu…

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