Intervention de Jacques Mézard

Réunion du 21 mai 2014 à 14h30
Débat sur le climat et l'énergie en europe

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les êtres humains sont de plus en plus nombreux et de plus en plus consommateurs d’énergie. Ils consomment toutefois cette énergie de manière inégale. Ce dernier élément est en fait au cœur de l’équation à résoudre, mais c’est sans doute parce qu’il est trop rarement pris en compte qu’on a tant de mal à la résoudre.

La priorité, ce doit être la recherche et l’innovation : je rejoins en cela notre collègue Jean-Claude Lenoir, dont j’ai apprécié la brillante intervention.

Dans un contexte d’échec persistant des négociations climatiques internationales, l’Union européenne a décidé d’agir en adoptant le paquet énergie-climat en 2009, avec un triple objectif à l’horizon 2020, c'est-à-dire très bientôt : une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, une amélioration de 20 % de l’efficacité énergétique et une part de 20 % des énergies renouvelables dans notre consommation finale.

Ces objectifs ont été adaptés au sein de chaque État membre et la souveraineté nationale s’exerce en matière de politique énergétique. Il demeure toutefois utile – c’est même indispensable – de coopérer pour essayer d’assurer la cohérence globale du système énergétique européen, surtout face au constat de plus en plus évident d’orientations très dissemblables selon les États. La comparaison entre l’Allemagne et la France a déjà été faite au cours de ce débat…

Le premier objectif – partagé sur toutes les travées de cette assemblée –, qui a trait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, peut être atteint. Certains résultats sont d’ailleurs assez positifs et méritent d’être soulignés : il suffit de lire le rapport de la Cour des comptes à ce sujet pour constater que nous avons bien progressé en la matière.

La proposition de la Commission européenne en vue du prochain paquet énergie-climat fixe un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030, soit un effort deux fois plus important dans un même laps de temps, ce qui requiert la mise en place en urgence d’une stratégie clairement définie.

Sur le deuxième objectif, qui concerne l’efficacité énergétique, la coopération mériterait de s’exercer. Le chemin à parcourir est encore long dans le secteur des transports, lequel représente, très dépendant qu’il est aujourd'hui du pétrole, le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre. Si les efforts sur les véhicules du futur – je sais que vous y êtes attachée, madame la ministre – sont inégaux selon les États européens, la France accuse, force est de le constater, un retard dommageable, en particulier en matière de véhicules à hydrogène et de déploiement de bornes de recharge de véhicules électriques.

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