Intervention de Jacques Mézard

Réunion du 21 mai 2014 à 14h30
Débat sur le climat et l'énergie en europe

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

Si nous bradons ce que nous avons de bien, je crois que nous ne pourrons pas aller dans le bon sens !

Les décisions des uns emportent des conséquences sur la politique énergétique des autres. Lorsque l’Allemagne décide de fermer toutes ses centrales nucléaires d’ici à 2022 sur la base d’un mix entre énergies renouvelables et énergies fossiles – notamment le lignite –, cela a des conséquences néfastes pour ses voisins : premièrement, elle génère une pollution supplémentaire qui ne connaît pas de frontières ; deuxièmement, l’électricité d’origine renouvelable étant injectée en priorité sur le marché, les autres moyens de production moins polluants sont alors désavantagés.

Nous sommes dans une situation quelque peu grotesque où des moyens de production – nucléaire et gaz – doivent être mis à l’arrêt, alors qu’ils sont en capacité de produire et où le prix de l’électricité devient parfois négatif lorsque la mise à l’arrêt n’est pas rentable. La France est alors importatrice nette d’électricité vis-à-vis de l’Allemagne. Si l’on ajoute la forte production de gaz de schiste aux États-Unis, qui entraîne la chute du prix du charbon, les centrales à gaz en Europe sont poussées à la fermeture.

Toute décision d’une partie entraîne donc des conséquences économiques et environnementales pour ses voisins.

Pour notre part, nous nous opposons à une vision strictement idéologique de ce problème. Les chiffres ont été cités tout à l’heure. L’engagement de fermer Fessenheim ou l’idée d’arrêter vingt centrales nucléaires ne peuvent se justifier que si l’on prévoit – comme je l’ai lu tout à l’heure, avec Jean-Pierre Chevènement, dans un article des Échos – qu’il n’y aura pas d’augmentation de la consommation d’électricité, ce qui nous apparaît comme une aberration !

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