Pouvez-vous nous en dire davantage sur le volet prévention ? Quant aux victimes et à leur réinsertion, le ministre parle d'« accompagnement dans la durée », mais qu'en sera-t-il si la victime ne peut rester dans l'armée ?
Général d'armée Didier Bolelli. - Pour favoriser la prévention, nous travaillons sur le logement des personnels, mais il faudra trouver l'argent dans le budget « fonctionnement vie courante de l'unité », ce qui implique des choix. Ce gros travail d'infrastructures devra s'inscrire dans la durée, car les bâtiments très anciens, construits en un temps où l'on n'imaginait pas une intégration des femmes dans l'armée, sont nombreux...
Un autre problème de prévention tient à l'isolement : quand j'étais chef du bureau opérations dans un régiment de parachutistes, j'ai vu arriver les quatre premières femmes dans une enceinte de mille garçons, ce qui a été difficile à gérer ; mais à l'époque où j'étais chef de corps, il y en avait quarante ou cinquante et leur présence était un non-événement.