Intervention de Alain Chatillon

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 20 mai 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Hermann Simon président de simon-kucher & partners auteur de l'ouvrage les champions cachés du xxie siècle

Photo de Alain ChatillonAlain Chatillon :

Plus une entreprise développe la robotique en son sein, plus elle est performante et plus elle crée de l'emploi, contrairement à ce que pensent nombre d'hommes politiques en France. Il est faux de dire que cela supprime des emplois. C'est une idée reçue.

J'ai fondé une ETI spécialisée dans la nutrition, que j'ai dirigée pendant trente-huit ans. Au départ, il y avait trois salariés. Ils sont aujourd'hui mille cinq cents, pour un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros. Nous avons énormément robotisé cette entreprise tout en développant l'emploi.

Les Allemands ont eu la chance extraordinaire d'avoir Bismarck. C'est lui qui leur a insufflé l'esprit d'entreprise, la valeur du travail, l'importance du rôle de l'ingénieur. En France, quelles que soient les sensibilités politiques, c'est la volonté d'avoir des têtes bien faites qui a prévalu. Avec la création de l'ENA après-guerre, nous nous sommes crus les plus beaux, les plus forts, bref, les meilleurs ! Aujourd'hui domine encore cette idée que tout le monde doit avoir le bac. Vous avez eu tout à fait raison de le souligner, il faut promouvoir les métiers techniques auprès des jeunes. Le problème ne date certes pas d'aujourd'hui, mais il nous faut réagir.

Le président Bourdin a évoqué le rôle des banques. Pour nous, Français, les accords de Bâle III ont été une colossale erreur. Les banques se sont vues dans l'obligation de faire passer la part de leurs capitaux propres au bilan de 4,5 % à 9 %. Elles ont profité de l'argent de l'État mais n'ont pas respecté leurs engagements. Regardez ce qui se passe avec Dexia : nous sommes condamnés à payer les erreurs des autres, y compris des élus.

Les entreprises ne disposent pas de capacités d'autofinancement suffisantes. C'est un problème grave. Les petites entreprises ou les ETI à fort développement ne trouvent pas les moyens de s'autofinancer. La croissance du besoin en fonds de roulement impose d'aller chercher des capitaux extérieurs. Vous l'avez dit, les ETI sont souvent des entreprises familiales. Elles ne distribuent pas de bénéfices. Dès lors que le chiffre d'affaires croît tous les ans, de 6 % ou 7 % par exemple, le besoin en fonds de roulement augmente et les banquiers ne bougent pas s'ils n'ont pas la garantie de disposer d'une hypothèque.

Les banques allemandes ont-elles réagi de la même manière au moment des accords de Bâle III ?

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