Intervention de Jacques-Bernard Magner

Réunion du 10 juin 2014 à 14h45
Débat : « quel avenir pour les colonies de vacances ? »

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, Les Jolies Colonies de vacances, célébrées par la chanson populaire, ont été à l’origine imaginées par des associations caritatives qui avaient une motivation hygiéniste et morale. Ainsi, elles ont organisé des séjours collectifs afin de revivifier les enfants en les envoyant à la campagne, à la mer ou à la montagne et de favoriser leur développement physique et moral par des exercices au grand air, au soleil ou dans l’eau. Puis, certains ont eu la louable intention d’éviter aux enfants l’ennui dans leur quartier pendant les vacances scolaires. Ils ont alors ouvert des colonies de vacances d’été sans vocation curative, mais à but éducatif.

Si les premières colonies de vacances sont confessionnelles, une concurrence s’installe progressivement entre œuvres religieuses et œuvres scolaires laïques, sur l’initiative des caisses des écoles de certaines municipalités.

Très vite, le nombre de jeunes vacanciers augmente, passant de 20 000 en 1905 à 100 000 en 1913, puis à 220 000 en 1938. La croissance rapide du nombre des colonies a d’ailleurs incité l’État à intervenir pour les réglementer.

Ainsi, entre 1949 et 1959, l’État soutient une politique de départ en colonies d’été du plus grand nombre possible d’enfants en âge scolaire. Le ministère de l’éducation nationale consacre à cette politique des moyens humains et budgétaires importants. Il organise la formation des équipes d’encadrement et finance la construction de centres de vacances. Ceux-ci, répartis dans plusieurs régions de France, en Bretagne en particulier, représentent une plus-value réelle pour le tourisme rural. L’organisation de séjours de vacances soutient à la fois l’offre sociale et l’extension géographique dans des territoires ruraux, de montagne ou de campagne, parfois reculés ou peu accessibles.

L’âge d’or des colonies de vacances d’été durera jusqu’au milieu des années soixante. La fréquentation ne commencera à diminuer qu’en 1966, mais déjà, dès 1958, l’éducation nationale s’était désengagée de leur organisation et le ministère des sports en avait repris la tutelle administrative. Ce retrait s’est traduit par une diminution de la participation des instituteurs – évoqués par notre collègue Le Scouarnec – à l’encadrement des séjours et par une réduction progressive des mises à disposition d’enseignants.

Rapidement, les associations adaptent avec succès l’organisation et le contenu de leurs séjours à la demande des familles, des collectivités locales et des comités d’entreprise, sur lesquels repose désormais la majeure partie du financement des colonies de vacances.

Je voudrais à mon tour rappeler les effets bénéfiques spécifiques des colonies de vacances.

Elles permettent bien sûr à des enfants de partir en vacances. De nombreux jeunes, s’ils n’avaient pas accès à ces formules, demeureraient à leur domicile durant toutes les vacances scolaires.

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