Intervention de Dominique Garcia

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 11 juin 2014 : 1ère réunion
Archéologie préventive — Table ronde

Dominique Garcia, vice-président du Conseil national de la recherche archéologique :

La question de la formation mérite que l'on souligne le rôle de l'université qui a su accompagner la loi de 2003 et le développement de l'archéologie préventive en adaptant ses formations. Ainsi l'accent a été mis sur les techniques de terrain tandis que les maquettes pédagogiques ont été modifiées pour proposer des licences et masters professionnels et former les archéologues. On a observé une diversification des recrutements des archéologues, notamment dans le secteur de l'édition. La multiplication des titres de presse consacrés à l'archéologie illustre la mobilisation des connaissances archéologiques et l'intérêt croissant des citoyens.

Lors de la rédaction du Livre blanc, personne n'a remis en question le principe même de l'archéologie préventive, les contestations n'ayant visé que les modalités de mise en oeuvre de la politique publique. On doit être fier de ce résultat aujourd'hui. Il me semble que dans les années à venir nous serons face à un défi de formation continue : il serait utile que les archéologues puissent revenir à l'université pour accompagner cette démarche universitaire.

Il y a 15 ans, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche négligeait l'archéologie préventive. Cependant aujourd'hui, elle constitue un enjeu fort notamment pour le CNRS qui a mobilisé des moyens importants en faveur des unités mixtes de recherche pour accompagner l'exploitation scientifique et la publication des résultats des fouilles. La politique d'archéologie préventive a permis l'émergence d'une archéologie nationale et un intérêt fort des universitaires pour les objets d'étude sur notre territoire.

Pour répondre à la question de M. Boyer sur les priorités, il est intéressant de noter que grâce à la loi, la notion de site archéologique a évolué, épousant une acception toujours plus large puisqu'aujourd'hui on considère un territoire et non plus un simple monument. Les opérations d'archéologie préventive peuvent être très utiles dans la redéfinition programmée des territoires. Je prendrai l'exemple de Caen pour illustrer mon propos, puisque le résultat de chantiers successifs a permis de redéfinir une communauté de communes. Les archéologues peuvent fournir des informations chronologiques utiles pour mettre en perspective l'aménagement du territoire - et par exemple prévenir les crues dans les zones à risque - et pour les acteurs économiques et sociaux.

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