Intervention de Gaëtan Gorce

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 juin 2014 : 1ère réunion
Communication de m. gilbert roger président et mme michelle demessine vice-présidente du groupe d'amitié france-palestine

Photo de Gaëtan GorceGaëtan Gorce :

J'ai le sentiment que la question du conflit israélo-palestinien, essentielle aux plans symbolique, politique et économique, est aujourd'hui en train de se trouver réduite, par la communauté internationale, aux dimensions d'une question régionale. Or elle ne pourra pas trouver de réponse satisfaisante dans ces conditions.

Il existe, actuellement, plusieurs facteurs d'inertie. D'abord, Israël pense avoir, à peu près, la maîtrise de la situation en termes de sécurité. Ensuite, depuis la sécession de la bande de Gaza, l'opinion israélienne estime que le dialogue n'est pas engagé avec des interlocuteurs palestiniens crédibles. En outre, alors que la médiation diplomatique de l'administration Obama a échoué et qu'Israël a su faire jouer ses relais dans l'opinion américaine, les États-Unis s'avèrent mois allants que par le passé pour trouver une solution. Enfin, le gouvernement israélien a très habilement instrumentalisé le dossier iranien pour déplacer les préoccupations internationales.

De ce dernier point de vue, contribuer à régler la question iranienne revêt, pour l'Union européenne, un enjeu majeur ; et je pense que nous devons aider à la recherche de solutions. Pour le reste, la question se pose de savoir si, eu égard à la position du relatif retrait des États-Unis sur la question israélo-palestinienne, nous pouvons prendre le relai.

J'ai été frappé d'observer l'importance des moyens financiers que l'Union européenne apporte à l'Autorité palestinienne, au titre de la coopération, sans jouer un rôle politique à proportion. Or on voit bien que c'est en aidant à crédibiliser, à démocratiser, à consolider le gouvernement palestinien, qu'on pourra combattre l'image qu'en donnent, souvent à juste titre, les dirigeants israéliens, et qui tend à bloquer, pour le moment, les négociations. Seule une implication plus forte de l'Union européenne, avec ses valeurs, dans ce dossier, permettra d'en éviter une banalisation qui serait, au regard des enjeux humains et politiques qu'il comporte, dramatique.

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