Les enfants en bas âge apprennent seuls à se servir des outils numériques. Il existe à cet égard des formes d'auto-apprentissage étonnantes.
Concernant les compétences transversales, je partage le point de vue de Sandra Enlart. Il existe en France une trop grande focalisation sur une adéquation parfaite entre la formation et le métier exercé par la suite. Cette vision est héritée de la planification à la française, qui prévaut dans l'éducation nationale mais aussi dans les entreprises.
Or, à mon sens, l'absence d'adéquation n'est pas forcément un problème en soi. Il s'agit en revanche, au travers de la notion de compétences transversales, d'acquérir une capacité à évoluer après avoir exercé un métier donné. Cette question renvoie à la formation continue et au compte personnel de formation. Il convient de donner les moyens aux individus d'acquérir des formations complémentaires et de passer relativement facilement d'un métier à un autre. C'est plutôt sous cet angle que j'envisage la notion de compétences transversales. Cette dernière ne s'acquiert donc pas forcément uniquement au cours de la formation initiale.
Enfin, j'ai mené une étude sur l'illettrisme dans l'apprentissage. La société française a longtemps considéré que certains métiers n'avaient pas besoin d'un apprentissage en philosophie ou en langues. Cette approche est vraiment regrettable. À mon sens, si un apprenti boucher veut un jour changer de métier, il le pourra d'autant mieux qu'il dispose d'un socle de compétences de base.