Nous sommes au moins d’accord sur ce constat : il faut que le débat mûrisse.
Seulement, à ceux qui parlent d’aller lentement et d’éviter la précipitation, je fais remarquer que le plus sûr moyen de les exaucer est encore de conserver l’état actuel du droit. Il sera toujours temps, plus tard, d’examiner s’il y a lieu de le modifier. En vérité, vouloir laisser le débat mûrir en commençant par changer la loi, pour se demander en deuxième lecture s’il n’y a pas lieu de revenir en arrière, est un tantinet paradoxal !
Qu’il faille développer des polices intercommunales, j’en suis d’accord. Pour un certain nombre de communes, elles seront un élément de solution, encore que je ne pense pas que les intercommunalités disposent demain de moyens suffisants pour pouvoir facilement s’offrir des polices.
Je suis maire d’une commune qui perçoit la dotation de solidarité urbaine, d’un faible montant certes, mais qui la perçoit. Ma commune est également éligible au fonds de solidarité des communes de la région d’Île-de-France. Pourtant, j’ai quatorze agents : trois agents administratifs et onze policiers municipaux. J’ai fait les efforts nécessaires, parce qu’ils répondent à une demande sociale et parce que la vie sociale ne serait pas possible sans cela, parce que la police nationale me le demande et parce que je suis pragmatique.
Mes chers collègues, n’opposons pas les communes riches qui pourraient entretenir une police municipale et les communes pauvres qui ne le pourraient pas. Il y a des élus qui sont face à des choix et qui les font.