Intervention de Jean-Claude Lenoir

Commission des affaires économiques — Réunion du 24 juin 2014 : 1ère réunion
Transition énergétique — Audition de M. Henri Proglio président-directeur général d'électricité de france edf

Photo de Jean-Claude LenoirJean-Claude Lenoir :

Au Sénat, nous avons déjà entamé le débat sur la transition énergétique, en commission aussi bien qu'en séance publique, ce qui nous donne un certain recul sur ce sujet. Nous avons en particulier entendu des experts qui, comme vous venez de le faire, estiment que la demande d'énergie va augmenter dans les prochaines décennies ; or, Mme Ségolène Royal vient d'affirmer le contraire, c'est un point capital parce que, selon ce que nos besoins seront en 2040, notre programmation d'équipement ne sera pas la même : si, comme je le crois aussi, la demande va augmenter avec la pression démographique et la croissance, nous aurons effectivement besoin de l'intégralité de notre parc nucléaire actuel. Le Gouvernement affiche l'objectif d'un mix à 50 % de nucléaire, 40 % d'énergies renouvelables et 10 % d'hydraulique, mais le problème, c'est que la production d'électricité par des énergies renouvelables a besoin de s'adosser à des énergies thermiques classiques pour gérer l'intermittence. Voyez ce qui se passe en Allemagne, où les centrales à charbon doivent reprendre du service, en contradiction avec les efforts pour réduire les émissions de CO2...

Je note, ensuite, que pour certains, le débat sur la transition énergétique doit être celui de la fin du nucléaire ; ils ont certainement été déçus par les propos de Mme Ségolène Royal, qui n'a posé aucune échéance à la fermeture de centrales, pas même à celle de Fessenheim.

Autre constat, sur le prix de l'électricité : les deux commissions d'enquête parlementaires sont parvenues à la même conclusion, quelles que soient les querelles de chiffres - l'électricité est en France moins chère que dans la plupart des pays européens, la différence pour l'usager est même de moitié avec l'Allemagne.

Sur l'hydraulique, rappelons-nous que la Compagnie nationale du Rhône (CNR) était cogérée par les collectivités et EDF jusqu'à ce que la loi du 11 décembre 2001 portant mesures urgentes de réformes à caractère économique et financier, dite « Murcef », n'en ouvre le capital, donc la voie au rachat par Suez.

Sur la question du prix, enfin, il faut distinguer celui du marché et celui que le Gouvernement fixe après avis de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui est le tarif auquel l'électricité est vendue en France. Mme Ségolène Royal vient d'annoncer que l'augmentation prévue serait non seulement retardée, mais qu'elle serait encore moindre que prévu - ce qui a occasionné les dégâts que l'on sait. Ceux qui prétendent que l'électricité coûte plus cher qu'on ne le dit, les écologistes en particulier, militent de fait pour que les tarifs augmentent, puisque les règles européennes imposent une corrélation entre le coût de production et le prix de vente...

Quelle est votre analyse sur l'évolution des prix et des tarifs ?

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