Intervention de Joël Bourdin

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 25 juin 2014 : 1ère réunion
Bilan d'activité de la délégation 2011-2014

Photo de Joël BourdinJoël Bourdin, président :

Mes chers collègues, à l'occasion de cette ultime réunion de notre délégation pour la session qui s'achève, j'ai pensé que nous pourrions dresser ensemble un petit bilan de notre activité depuis le dernier renouvellement.

Je n'entends pas verser dans la nostalgie mais les hasards du calendrier veulent que plus des deux tiers de nos effectifs - moi inclus - seront renouvelables en septembre prochain et je veux d'ores et déjà exprimer à nos collègues les voeux sincères que je forme pour leur réélection s'ils envisagent de la solliciter.

Depuis que nous nous sommes reconstitués, en décembre 2011, nous avons publié, avec une belle régularité, trois rapports par an. Ce qui me semble un rythme très honorable compte tenu de la légèreté de la structure administrative qui nous accompagne pour leur rédaction.

Nous avons ainsi abordé les grandes thématiques qui feront la France de demain : la santé publique, avec Fabienne Keller, le défi alimentaire, grâce à Yvon Collin, l'aménagement du territoire, avec Renée Nicoux et Gérard Bailly, qui se sont penchés sur l'avenir des campagnes - sujet ô combien d'actualité -, en écho au rapport sur les villes établi auparavant par le président Sueur. Nous avons parlé cohésion sociale, avec le second rapport qu'a consacré Fabienne Keller, de nouveau, aux adolescents issus des quartiers sensibles. J'ai moi-même établi deux rapports sur les nouvelles formes de commerce par internet.

Nous avons également participé collectivement à quelques grands débats institutionnels, d'une part, dans le cadre d'une réflexion sur l'avenir de la planification stratégique ; d'autre part, dans celui du rapport prospectif sur la France dans dix ans.

Enfin, nous venons de produire deux études importantes pour la sphère sociale : la première sur la pauvreté, par notre ami Yannick Vaugrenard, dont le rapport est sans cesse en réimpression tant il est réclamé ; la seconde sur les emplois de demain, qu'Alain Fouché vient tout juste d'établir et qui est sans doute promis elle aussi à un bel avenir.

En plus de ces travaux de long terme, nous avons continué d'organiser des auditions, je dirais de « culture générale prospectiviste », en recevant des spécialistes et des experts dans différents secteurs en pleine mutation comme l'enseignement supérieur, avec un très intéressant échange de vues sur le e-learning et les Moocs - les cours en ligne ouverts et massifs -, la gestion des matières premières, le tissu industriel des PME en Allemagne, et j'en passe.

Ces auditions ont toujours été d'une très grande qualité et d'un haut niveau d'intérêt et je regrette que, parfois, en raison de la lourdeur de nos agendas, elles n'aient pas davantage mobilisé nos collègues.

Par ailleurs, nous avons fait évoluer nos méthodes de travail dans un sens qui me paraît très fructueux, et j'en prendrai quatre illustrations.

Nous avons pris l'habitude d'organiser un « droit de suite » lorsqu'une première étude justifiait qu'on en dresse l'état d'avancement quelque temps après. C'est ce que nous avons fait, par exemple, avec Fabienne Keller sur le sujet des adolescents des quartiers sensibles ou bien avec les deux rapports que j'ai consacrés au commerce électronique. Cela me semble une méthode à la fois constructive et vivante pour approfondir un sujet.

Deuxième avancée, nous avons sensiblement renforcé nos liens avec notre structure jumelle du Conseil économique, social et environnemental, avec laquelle nous avons organisé un grand colloque commun sur le thème de la planification stratégique, et je me réjouis de cette association de nos moyens pour consolider nos réflexions respectives.

Troisième point, nous avons désormais instauré le principe que tous nos rapports trouvent un débouché naturel en séance publique, pendant les semaines de contrôle réservées au Sénat.

Enfin, nous avons pris toute notre part au travail engagé par le CGSP, le nouveau commissariat général à la stratégie et à la prospective, sur le thème « Quelle France dans dix ans ? ». À ce sujet, je vous indique, d'ailleurs, que nous serons appelés prochainement à participer à la phase II de ce processus puisque la présidence du Sénat envisage une nouvelle audition du commissaire général, Jean Pisani-Ferry, le 9 juillet prochain dans l'après-midi.

Voilà, mes chers collègues, ce que je voulais vous dire, avec beaucoup d'immodestie, de la session écoulée.

Mais, en ma qualité de président d'une délégation tournée vers l'avenir, et sans vouloir m'immiscer dans ce qu'elle voudra faire à partir d'octobre prochain, je ne peux m'empêcher de penser à de futurs sujets d'étude.

Pour ma part, et si vous acceptez mes conseils, je soulignerai le grand intérêt du dossier « robotique », aujourd'hui en pleine mutation, sur lequel notre ami Alain Chatillon a attiré mon attention et qui me paraît mériter, de sa part, un rapport d'information approfondi s'il le souhaite, le moment venu.

Je ne voudrais pas achever mon propos sans dire combien je me suis passionné pour ce travail de prospective tout à fait original au sein du Parlement français, et vous remercier, chers collègues, d'avoir aussi largement participé au rayonnement de notre délégation.

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