On peut se demander, en effet, si certains sont encore de gauche !
Quel est donc le but de cette réforme territoriale ? Constituer de grandes régions et de grandes intercommunalités, et, entre les deux, hormis les métropoles, rien. C’est donc la vision d’une France remembrée, démembrée, d’une France artificialisée qui est à l’œuvre. Exit le sentiment d’appartenance dont parlait Pierre-Yves Collombat tout à l’heure. C’est la vision une France où le monde rural et périurbain ne comptera plus. Eh bien, c’est la vision qui ne correspond pas à notre tradition, qui ne correspond pas à ce qu’est la France, parce que la France, c’est le territoire, c’est la ruralité, et une ruralité qui, elle aussi, est vivante, car le désir de vivre à la campagne est vif parmi nos citoyens, il est moderne – et j’en sais quelque chose en Vendée, l’un des trois ou quatre départements les plus attractifs de France.
Or les communes rurales ont besoin de départements puissants, qui garantissent une véritable solidarité, à la fois sociale, mais aussi territoriale. Tel est le rôle des départements, et rappelons-nous qu’ils ont été conçus sous la Révolution pour être l’espace de l’action de l’État. C’est du reste ce que vous avez écrit vous-même, monsieur le ministre, dans un grand quotidien du soir, expliquant que cette réforme devrait s’accompagner d’un renforcement du pouvoir des préfets dans les départements. C’était d’ailleurs peu avant une grande réunion de préfets. Au passage, on peut noter que c’est une étrange conception de la décentralisation !