… adoptez des mesures destinées à mieux maîtriser l’aide médicale d’État, et vous économiserez facilement 200 millions d’euros ; rétablissez le jour de carence dans la fonction publique, et vous réaliserez 300 millions d’euros d’économies.
Au total, ces trois mesures de bon sens permettraient de réaliser 1 milliard d’euros d’économies.
Au-delà des chiffres, ce que révèle la modification du budget de 2014 que vous nous proposez, c’est que vous n’assumez pas vos choix. Le Président de la République et le Premier ministre répètent à l’envi dans leurs discours que nous avons besoin aujourd’hui de privilégier ce que l’on appelle une « politique de l’offre », c'est-à-dire une politique favorable aux entreprises. Et, en effet, ce sont les entreprises qui créent de l’emploi, ce sont les entreprises qui sont capables d’investir, ce sont elles qui créent de la richesse.
À cette fin, il faut alléger le fardeau qui les accable et leur permettre de retrouver des marges bénéficiaires normales. Réduire les charges qui pèsent sur elles revient non pas à leur faire pas des cadeaux, contrairement à ce que disent certains, mais à les encourager à créer des emplois qui, demain, feront reculer le chômage.
Malheureusement, même si la politique de l’offre est bien présente dans les discours du Gouvernement, la réalité des chiffres et du budget est tout autre : on continue à favoriser d’abord et avant tout la politique de la demande – le pouvoir d’achat – en repoussant à plus tard les mesures concernant les entreprises. Vous risquez de vous en mordre les doigts, monsieur le secrétaire d’État, car, en agissant ainsi, vous allez manquer tous les objectifs louables que vous vous êtes fixés et sur lesquels vous avez pris des engagements devant les Français.
En conclusion, plus de deux ans après votre arrivée aux responsabilités, nous constatons l’échec de vos choix et de votre politique.
En son temps, M. Cahuzac nous avait vanté les mérites d’une augmentation de la fiscalité, puis – et seulement ensuite – d’un travail de réduction des dépenses publiques. Aujourd’hui, notre croissance est en berne, tandis que nos principaux partenaires, Grande-Bretagne et Allemagne, affichent d’insolents taux de croissance.
Les impôts ne rentrent plus, les déficits se creusent et le Gouvernement donne le sentiment de ne plus savoir où donner de la tête pour baisser des impôts qu’il avait augmentés un an plus tôt ou pour proposer des réductions de dépenses à la petite semaine, sans qu’on comprenne jamais l’orientation stratégique et tout en restant dans la technique des fausses petites économies, au détriment des véritables réformes de structure tant attendues.
Monsieur le secrétaire d’État, il est grand temps de mettre vos actes en conformité avec les objectifs que vous affichez. Selon Aristote, la meilleure façon de promouvoir l’économie est de se concentrer sur le long terme. Il est donc urgent de mettre en œuvre une vraie politique de long terme. §