Intervention de Marie-Christine Blandin

Réunion du 1er février 2005 à 16h00
Spectacle vivant — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Marie-Christine BlandinMarie-Christine Blandin :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avoir organisé ce débat est une initiative louable, mais son calendrier et sa finalité nous amènent à nous interroger.

En effet, il est bien tard pour entendre la représentation parlementaire, qui a, depuis plus d'un an, pu mesurer sur le terrain les dégâts causés par la ratification par le Gouvernement des accords dévastateurs de l'UNEDIC.

En outre, il est curieux de ne pas avoir de perspectives législatives, alors que les mois passent, nous rapprochant de la date fatidique de l'engagement de nouvelles négociations par ces mêmes partenaires sociaux non représentatifs qui avaient « commis » le précédent accord, autant inspiré par de mauvaises informations comptables que motivé par une conception réductrice de la culture.

C'est peut-être par là qu'il faut commencer : quel sens donnons-nous à la culture et quelle est la légitimité de son financement public ?

Alors que l'accès à toutes les formes de culture construit l'individu, l'ouvre, aiguise sa curiosité, lui permet la tolérance et lui donne la liberté de construire une société viable dans un monde durable, on ne peut pas fragiliser les artistes eux-mêmes sans prendre le risque d'avancer à l'aveugle. La complexité, voire le danger de ce qui nous entoure appelle à davantage de culture.

Ils sont nombreux les acteurs économiques qui froncent les sourcils en recensant les subventions culturelles de l'Etat et des collectivités, considérant que seuls le mécénat et les recettes des billetteries devraient financer la culture.

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