Intervention de Marie-Christine Blandin

Réunion du 1er février 2005 à 16h00
Spectacle vivant — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Marie-Christine BlandinMarie-Christine Blandin :

Prenons un domaine moins médiatisé que celui des scènes du théâtre ou de la danse : les musiques actuelles. Les groupes de rock, de blues, ou d'autres musiques amplifiées sont pris depuis plusieurs années entre les mâchoires de l'étau.

D'un côté, s'applique la légitime loi sur le bruit, mais aucune aide pour l'insonorisation et la mise aux normes n'est prévue, et, de l'autre côté, il faut résoudre la quadrature du cercle pour que les musiciens d'un groupe soient à la fois correctement et légalement rémunérés. Entre l'insuffisant « coup à boire » du patron - indigne du travail accompli tant en amont que sur place, lors de la soirée d'animation du café - et le « juste prix », versé dans des conditions pouvant laisser soupçonner un salariat illicite, il est urgent de travailler avec les acteurs concernés et les responsables de lieux d'accueil pour restaurer l'expression du tissu musical foisonnant dans nos quartiers. Là aussi, des emplois sont en jeu.

Votre prédécesseur avait évoqué la possibilité d'une contribution des collectivités à la caisse de l' UNEDIC.

C'est non, mais il est superflu de le rappeler, vous l'avez vous-même inscrit dans votre discours, car il ne faut pas mélanger l'argent de la fiscalité locale et l'argent géré par les partenaires sociaux.

C'est non, parce qu'il serait bien imprudent d'abonder un dispositif si opaque que même un expert indépendant et compétent nommé par vos soins, Jean-Paul Guillot, a reconnu que les chiffres restaient inaccessibles ou incohérents avec d'autres sources.

C'est non parce que, en ces temps de décentralisation vue par le Premier ministre, de délocalisation des problèmes du Gouvernement, il est hors de question de charger la barque des dépenses forcées.

En revanche, nous pouvons faire mieux. Nous installons un groupe de travail afin de réfléchir à de meilleurs modes de financement de la culture par les collectivités, à une sorte de commande éthique. Je pense à des financements plus proches du juste prix, à la responsabilité de ne concevoir d'investissement que si l'on a dégagé les moyens du fonctionnement.

A ce sujet, le miel actuel du Louvre à Lens ne se transformera-t-il pas demain en potion amère ?

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