Intervention de Marie-Christine Blandin

Réunion du 1er février 2005 à 16h00
Spectacle vivant — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Marie-Christine BlandinMarie-Christine Blandin :

Le comité est également né d'une volonté d'expertise d'usage, celle qui, au plus près des réalités de l'emploi, des théâtres, des orchestres, des tournages, des ASSEDIC, du guichet unique pour le spectacle occasionnel, le GUSO, des pratiques opportunistes de l'audiovisuel, même public, permet de pointer les exclusions générées, les privilèges renforcés, les femmes enceintes et les malades oubliés, et toutes les structures fragilisées.

Nous parlions des hommes et des femmes, de leur couverture sociale et, ce faisant, nous touchions à la sève même de la pratique artistique, de la création, de la diffusion.

Nous parlions de droits sociaux et, ce faisant, nous étions au coeur du droit à l'art comme du bonheur et de la nécessité de l'éducation populaire. Les administratifs ne comptaient que les heures sur scène et les artistes levaient pertinemment le rideau sur les écritures, les répétitions, la formation reçue et donnée, qui sont si intimement tissées que les séparer relève de la déchirure de la matière elle-même.

Monsieur le ministre, bien que nous ne boudions pas ce débat - aucune opportunité démocratique ne doit être négligée - nous ressentons comme un fardeau l'absence de réponse globale du Gouvernement.

Le dialogue existe au Conseil national des professions du spectacle, le CNPS, avec la profession, au ministère avec le comité de suivi, avec la commission des affaires culturelles du Sénat, avec le Parlement par le biais de ces débats, à Avignon cet été avec le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles, le SYNDEAC, ou même dans la rue.

Mais, aujourd'hui, vous savez ce qui ne sera pas accepté : les fausses solutions d'une caisse particulière, le glissement en catimini vers les annexes de l'intérim, l'usage pervers de nouveaux contrats à sécurité limitée. Votre rôle ne peut plus se limiter à des réparations ponctuelles. Nous avons salué ces petites avancées en leur temps parce qu'elles allaient dans le bon sens. Nous vous avons d'ailleurs alerté sur la mutation dommageable que subissaient vos décisions dès lors qu'elles étaient rédigées sous la plume de l'UNEDIC.

Le temps est venu de passer à l'acte réel et de légiférer en associant le ministère des affaires sociales et celui de l'éducation nationale à un arbitrage motivé par l'intérêt général pour que la mission de service public de la culture sorte de l'incertitude.

Pour notre part, sous des formes traditionnelles ou inhabituelles, nous sommes prêts à prendre notre responsabilité, et nous pensons que le Gouvernement a d'ores et déjà trop attendu pour prendre les siennes.

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