Intervention de Damien Siess

Commission des affaires économiques — Réunion du 9 juillet 2014 : 1ère réunion
Avenir industriel au coeur de la transition énergétique — Table ronde

Damien Siess, directeur-adjoint productions et énergies durables de l'Ademe :

La modulation, ensuite, représente un levier très important, qui ne s'oppose pas au développement des énergies renouvelables ; l'équilibre de l'offre et de la demande d'électricité dépend d'un grand nombre de facteurs, auxquels s'attachent des aléas - climatiques, techniques - mais aussi des décalages entre la prévision et la réalité. Dans une étude que l'Ademe a conduite avec l'Association technique énergie environnement (ATEE) et la direction générale de la compétitivité de l'industrie et des services (DGCIS) sur le potentiel du stockage d'énergies pour la France à l'horizon 2030, nous avons établi que la flexibilité de la demande - des industriels, mais aussi des ménages - était un levier bien plus important que le stockage, lequel vient après, même, l'amélioration de l'efficacité des réseaux et qui trouvera son utilité dans des usages de niches. Lors du débat national sur la transition énergétique, il a été clairement dit qu'avec 30% d'énergies renouvelables dans le mix à l'horizon 2030, ce qui leur laisse une large place pour se développer, la flexibilité demeurait le premier levier d'équilibrage.

Quelle place les industries peuvent-elles prendre dans la transition énergétique ? Dans les scénarios de l'Ademe, les industries sont toujours valorisées : les 20 % d'efficacité énergétique représentent déjà un gros effort, d'autant qu'ils accompagnent un développement de l'industrie. Ces scénarios tiennent compte des gains technologiques, des mesures organisationnelles à prendre par les entreprises petites et moyennes - les plus grandes sont déjà très avancées -, les innovations ou encore les mesures de recyclage.

L'Ademe soutient l'ensemble des démarches visant des productions moins énergivores. Nous visons les « petits intensifs », c'est-à-dire les secteurs pour qui l'énergie est un poste important de dépense, même s'ils ne sont pas de très gros consommateurs - c'est le cas, par exemple, de la boulangerie, ou encore des data center. Nous avons alors une mission d'information, de diffusion, aussi bien que de soutien. Pour les « grands intensifs », notre intervention se situe plutôt à l'échelon des politiques publiques, étant donné que ces entreprises disposent déjà de services bien étoffés en matière d'énergie.

A l'automne prochain, l'Ademe lancera un appel à manifestation d'intérêt (AMI) sur ce thème ; nous avons d'ores et déjà consulté et les comités stratégiques de filières sont un levier d'action pour une production plus économe en énergie. Cet AMI sera aussi l'occasion d'examiner les soutiens possibles aux évolutions de rupture pour les électro-intensifs. Nous cherchons également les expériences reproductibles, car il y a des marchés à conquérir : beaucoup d'entreprises, en Europe, rencontrent des difficultés avec l'énergie, il y a un enjeu économique et commercial conséquent, nous cherchons des équipementiers, des industriels, des entreprises de services qui peuvent s'y inscrire.

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