C'est le cas de Ferropem, qui est le premier producteur de silicium métal au monde et qui devrait rester rentable... jusqu'au 31 décembre 2015, date à laquelle la disparition du tarif réglementé de l'électricité réduira notre marge à néant et compromettra les deux mille emplois que nous avons dans nos six usines en France. Nous sommes déjà très avancés sur la modulation, nous pratiquons l'effacement, l'interruptibilité - nous sommes capables d'arrêter la production dans les dix secondes -, mais si nous devons acheter notre électricité au prix de l'ARENH, notre groupe n'aura tout simplement pas d'autre alternative que d'aller produire ailleurs, non pas en Europe, mais en Chine, au Canada, en Thaïlande ou au Brésil. Nous lançons un projet au Québec, j'y connais bien la situation très favorable de l'hydraulique, pour avoir négocié notre implantation avec trois gouvernements québécois successifs : nous nous sommes entendus à 30 dollars le MWh aux bornes de l'usine, c'est-à-dire intégrant le transport.
C'est à ce prix-là, aux bornes de l'usine, qu'on pourra espérer un développement industriel en France ; en deçà, nous ne pourrons rien faire d'autre que gérer le retrait. Et, comme cela a été dit, c'est parce que nous continuerons de produire du silicium en France qu'on pourra y développer une filière photovoltaïque : sans cela, toute la production ira en Asie...