Intervention de Jean-Vincent Placé

Réunion du 15 juillet 2014 à 14h30
Orientation des finances publiques et règlement du budget de l'année 2013 — Débat et discussion puis rejet d'un projet de loi en procédure accélérée

Photo de Jean-Vincent PlacéJean-Vincent Placé :

Pour les écologistes, de telles réductions de dépenses sont d’autant moins justifiées qu’elles contribuent à financer une aide inconditionnelle – l’adjectif est important – aux entreprises de 41 milliards d’euros sur la mandature.

Ces énormes dépenses fiscales et sociales, qui consomment une très large part de la marge de manœuvre budgétaire du quinquennat, ont été jusqu’alors hasardeuses et inefficaces. Hasardeuses, car, en l’absence de contreparties fermes – vous savez, ces fameuses « contreparties », dont on ne parle d’ailleurs même plus ! –, les plus gros doutes planent quant au nombre d’emplois qui seront effectivement créés. Inefficaces, car les dispositifs retenus – ce point est extrêmement important – ne permettent pas de sélectionner les entreprises qui ont besoin d’aides car elles servent une vision écologique, sociale ou même libérale de l’économie. C’est toute la question de la conditionnalité des aides. Nous en avons beaucoup parlé dans cet hémicycle.

Cette politique repose sur une double impasse, que le groupe écologiste pointe du doigt depuis trois ans.

D’une part, elle reste fondamentalement productiviste, attendant avec une foi à toute épreuve le retour hypothétique d’une croissance salvatrice. Non seulement nous ne croyons pas au retour durable de la croissance, mais quand bien même celle-ci reviendrait, force est de constater qu’elle est de moins en moins corrélée à l’emploi. En plus, en l’absence de politique économique sélective – il faut conditionnaliser et sélectionner –, la croissance est destructrice pour l’environnement, pour notre santé et pour l’économie.

D’autre part, cette politique se fonde sur une vision excessivement libérale de l’Europe. Je me suis permis d’intervenir lorsque François Fortassin a très justement soulevé la question du déficit structurel, sur laquelle je reviendrai, car les idées progressent, y compris en Europe, sous l’impulsion de Matteo Renzi, comme cela a été souligné. J’ai entendu également les propos du ministre de l’économie, M. Arnaud Montebourg. Si nous, écologistes, avons souvent des points de friction avec lui, nous constatons qu’un mouvement s’opère aujourd'hui dans les idées. Il y a un refus de la pensée unique. Voilà qui me semble extrêmement positif !

Il faut sortir du modèle de l’Europe qui soumet l’économie à l’austérité et impose aux États une compétition fiscale et sociale néfaste. Engageons la conversion écologique de l’économie pour préserver l’environnement et la santé de tous ! Non seulement c’est en cela que réside le vrai progrès, mais, en plus, cette révolution verte de l’économie nous permettra d’atteindre des objectifs sur lesquels nous nous accordons tous dans cet hémicycle, quelles que soient nos sensibilités. Je pense non seulement au mieux vivre, mais aussi aux économies. Nous, écologistes, sommes partisans des économies !

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