Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je voterai ce texte avec beaucoup de conviction, car il contient en lui-même les nombreux combats, luttes, mouvements et difficultés connus, vécus, portés par les femmes de ce pays pour l’égalité.
Je le voterai nonobstant le fait qu’un adjectif ait subsisté, malgré nos efforts au sein de la commission mixte paritaire pour le supprimer. Je souhaite apporter sur ce point quelques explications. On croit toujours qu’un ajoutant des adjectifs ou, parfois, des adverbes, on renforce le propos. Mais tel n’est pas le cas.
Le magnifique poème de Paul Éluard intitulé Liberté, que tout le monde connaît, n’est pas une ode à la liberté réelle, véritable, authentique. Certains mots ont une telle force qu’ils s’imposent dans leur plénitude. Ainsi avons-nous défendu la laïcité, alors que certains voulaient que l’on y adjoignît l’adjectif « positive », ce qui présupposait inévitablement qu’il pourrait y avoir une laïcité « négative », comme il y aurait, madame la ministre, une égalité « irréelle ».