Intervention de Pierre Lellouche

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 août 2014 : 1ère réunion
Situation en irak — Audition de M. Laurent Fabius ministre des affaires étrangères et du développement international

Pierre Lellouche, député :

Le consensus relatif à la politique menée par la France à propos de l'Irak dont a fait part notre collègue François Fillon était déjà perceptible dans la tribune publiée par Le Monde qu'il a cosignée avec MM. Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin - tous trois appelaient à la fourniture d'armes aux combattants kurdes et à la réunion d'une conférence internationale consacrée à la menace que représente la naissance du califat. J'espère que cet accord général renforcera la main de la France dans ce dossier très difficile.

J'ai appris à la lecture de l'interview effectivement surprenante du Président de la République que la France a livré des armes à des combattants syriens - ce dont, contrairement à ce que prévoient nos institutions, le Parlement n'a pas été informé. De quels types d'armes s'agit-il, à qui ont-elles été fournies, dans quel objectif et avec quel résultat ?

Vous avez fait état de ce que la participation éventuelle de la France à des bombardements américains en Irak « n'a pas été demandée ». À supposer que cette demande soit faite, y répondriez-vous favorablement et si oui, pour quelle raison maintenant, alors que nous n'en avons rien fait l'an dernier ?

Les chiffres publiés hier par l'Organisation des Nations Unies indiquent qu'il y a à ce jour 50 millions de personnes déplacées et 1,2 million de demandeurs d'asile dans le monde. Depuis le début de l'année, 60 000 migrants se pressent sur les côtes de l'Italie et quelque 10 000 Irakiens de confession chrétienne souhaiteraient rejoindre la France. Étant donné les innombrables crises en cours et cette considérable quantité de réfugiés, le gouvernement réfléchit-il à une inflexion de la législation européenne relative à l'immigration ? D'évidence, les accords de Schengen n'ont pas été pensés pour faire face à une situation que ni l'Italie ni la Grèce ne parviennent plus à contrôler et qui nous met nous-mêmes en grande difficulté.

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