Nous sommes parfois trop discrets sur nos succès diplomatiques. Ainsi, dans la nuit du 31 juillet au 1er août, la frégate Montcalm et nos forces spéciales ont évacué de Tripoli nos diplomates, ainsi que des Français, des Tunisiens et des Libyens. La nécessité de cette opération montre que nous avons peut-être commis une erreur historique en intervenant en Libye, mais j'ai le sentiment que M. François Hollande a été tenté de commettre semblable erreur il y a un an en envisageant de bombarder la Syrie, même si le régime de M. Bachar Al-Assad est haïssable. Tous ces pays sont en danger, et le prochain sur la liste peut être le Liban. Le djihadisme, que M. Dominique de Villepin a qualifié à raison de « fascisme islamique », est le phénomène le plus dangereux à l'oeuvre sur la planète. Dans ce contexte, le temps n'est-il pas venu pour la France d'un renversement d'alliances ? Pour faire la guerre aux djihadistes, ne faut-il pas se réconcilier avec l'Iran et « lever le pied » dans les actions menées contre M. Bachar Al-Assad ? À ce sujet, on apprend que le Président de la République a armé l'opposition au gouvernement syrien ; on aimerait savoir de quelle opposition il s'agit.