Même si c'est toujours insuffisant, les choses avancent. Mais le point le plus significatif me paraît être l'évolution qui semble se dessiner du côté de nos collègues allemands. Il ne faudrait pas être injuste vis-à-vis de mon collègue et ami Frank-Walter Steinmeier. Il s'est lui-même rendu à Bagdad samedi et m'a annoncé à son retour qu'il pensait que l'Allemagne devrait déroger à son habitude et livrer du matériel militaire. Elle ne l'a jamais fait jusqu'à présent, en vertu de principes qui l'autorisent à fournir une aide en matière de transport, mais lui interdisent de fournir des armes, a fortiori des armes létales. Sur la différence entre armes létales et non létales, je renverrai à l'étymologie latine : les unes donnent la mort, les autres non. Les gilets de protection et les jumelles de vision nocturne entrent dans la deuxième catégorie, les véhicules blindés dans la première...
Si cette évolution, comme il le semble, se confirmait, nos amis allemands seraient entrés dans une phase nouvelle, où ils ne se borneraient plus à soutenir les interventions d'autres États en cas de conflit, mais seraient également prêts à s'y engager plus directement.
D'autres questions m'ont été posées. Je n'ai jamais caché que des livraisons d'armes, conformes aux engagements européens, aient été effectuées en Syrie.